ce que le bleu voile en plis splendides
articulés par le poids du tissu
est une pudeur franche d’exister
dressée là en une fière verticalité douce
de la visiteuse
magie de la présence exposée
aux vents pluies et grêlons fouets
qui cèle et révèle le corps
pierre si légère et sensualité ferme
aux parfums noirs
ce que l’ocre dévoile en courbes vraies
calculées à partir de la voix lisse
est un murmure qui avance et sourit
au-dessous d’une modeste inflexion
de la visiteuse
péril de la peau fragile visage
qui n’a peur ni de l’ouest ni du temps
il avance rosissant couvert d’or
tirant vers soi le baiser irrésistible
d’une flamme soleil
ce que les deux teintes majeures
jointes sur la grâce statue résument
ce sont les heures grandes de vivre
ramassées là en une force accueillante
de la visiteuse
et proposent au passant mortel fébrile
le calme la puissance sûre le bonheur
que la grâce tend vers les vivants
soudain emportés par la lumière bleue
de faveurs musiciennes