Si tu étais verte, tu serais les larmes de l’arbre.
Si tu étais bleue, tu serais le socle de l’air.
Mais tu es moi-même
et ce sont d’austères châteaux que nous élevons ensemble.
Il y a une Princesse malheureuse
dans chacun d’eux que je délivre.
Il y a une aimée pour
chaque page et c’est toujours celle que j’aime
Si tu étais blanche, tu te noierais dans les yeux
Si tu étais rouge, tu serais l’amante du feu.
Noire, tu es à ma portée
et nous faisons ensemble des
miracles redoutés.
(Edmond Jabès)