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Bâle III et Acta les deux pôles du Yalta moderne

Publié le 21 mars 2010 par Galuel
C'est alors que la deuxième guerre mondiale n'était pas encore finie mais que les vainqueurs en connaissaient l'issue inéluctable que la célébrissime conférence de Yalta pris place entre le Royaume Uni, les USA et l'URSS.
Bâle III et Acta les deux pôles du Yalta moderne Conférence de Yalta en 1945
Acta est une conférence du même type qui commence à peine à être connu. Il s'agit d'un accord international sur les droits de propriété intellectuelles, négociés en secret, et hors de tout contrôle démocratique. Le parlement Européen a récemment menacé d'intenter une action devant la cours Européenne de Justice pour être privé de contrôle démocratique sur ces discussions.
Mais le parlement Européen ne se préoccupe pas de Bâle III. Après la disparition de l'Etalon Or en 1971 Bâle I avait fixé les premières règles nouvelles formalisées concernant la création monétaire en 1988, puis en 2004 Bâle II instaurait la deuxième version de ces règles.
Bâle III en cours de négociation, non seulement ne fait l'objet que d'articles sporadiques, très incomplets, et surtout d'une absence de débat démocratique, où les Banquiers visés par ces nouvelles règles sont partie prenante de leur élaboration (ou comment se faire Justice Soi même). C'est ainsi qu'on apprend de façon parfaitement péremptoire que les accords seront publiés fin 2010, et devront être adoptés d'ici 2013. Qui sont ces gens qui prétendent nous gouverner ? Les parlements nationaux ou Européens sont parfaitement muets à ce sujet.
Bâle III et Acta les deux pôles du Yalta moderne Cohn Bendit a bien piqué une gueulante au Parlement Européen, mais son discours n'a pas approché une seconde le problème de la monnaie, restant concentré sur celui des budgets des Etats. Le Citoyen ? Le politique n'en a jamais eu rien à foutre.
D'ailleurs c'est bien simple, l'opacité est si forte que Wikipedia est totalement muet au sujet de Bâle III. Ce ne sont pas nos courageux "représentants démocratiques" à 47% de votants qui lanceront le débat, évidemment, leur objectif n'a jamais été de servir la démocratie.
Pourtant le risque monétaire est central et le coeur même de cette crise, qui menace de voir exploser la zone Euro, avec soi l'exclusion des derniers de la classe, soit pourquoi pas l'exclusion inattendue du PREMIER de la classe, l'Allemagne, qui commence à être dénoncée pour la jouer solo.
Ces accords sur une nouvelle définition des règles de création monétaires, restent basés sur une monnaie reflétant la "valeur" "existante" pour l'essentiel, au sens de ce qui n'est pas marchand ne participe pas de la valeur finale des produits, ou que participer à l'élaboration intellectuelle des produits ou des organisations sans échange marchand ne serait pas une valeur. Cela revient à ne pas valoriser le langage, le code informatique, les concepts, les process, les théories, dans la mesure où celles-ci de par la volonté de leurs auteurs sont donnés. Le don est pris, dans sa totalité, et rien n'est donné en retour, jusqu'à ce que le donneur meure, ou se résigne à cesser son activité.
C'est un combat entre l'économie du don, et celle de la propriété, qui n'ont pas pour essence les mêmes règles d'échange de valeur possibles.
La crise que nous vivons est non seulement une conséquence de l'explosion d'internet et de l'apparition d'une forme d'économie immatérielle "abontante" (la duplication d'un fichier coûte zéro) très différente de l'économie matérielle (dupliquer une maison coûte cher), mais aussi d'une création monétaire débridée, et totalement non adaptée à cette économie nouvelle.
Si ces deux économies sont interdépendantes (la création d'un modèle open source à coût de dupplication zéro) peut donner lieu à la production et la vente de biens matériels à coûts de dupplication élevé, leur mode de financement ne peut pas être basé sur la même monnaie. La monnaie en vigueur, basée sur la valeur matérielle, rare, et à coût de duplication élevé, n'est pas adaptée à la deuxième, qui crée des valeurs immatérielles à coût de dupplication nul, très souvent un valeur-produit collaborative où la notion de propriété devient évanescente pour ne pas dire "globale".
Il s'agit bien pourtant de valeur dans le deuxième cas, qui réduit de façon très importante les coûts de développement de process, de recherche, de protection intellectuelle, et tous les coûts aférants quand par exemple une entreprise utilise des produits Open Source, Open Content, (il existe par exemple désormais des modèles d'automobiles voire même des bières open source). Seule une monnaie à dividende universel permettrait de valoriser cet apport non propriétaire à la richesse commune, permettant à ceux qui produisent des contenus d'avoir leur part des produits matériels qui bénéficient à court moyen ou long terme de cet apport non chiffrable.
Il existe pourtant d'autres voix à la seule redéfinition de la monnaie "valeur propriétaire":
- L'ajout d'une règle de création monétaire "Dividende Universel"
- L'existence simultanée de monnaies communautaires à plusieurs niveaux d'organisation (exemple géographique : Régions - Nations - Zones Economiques internationales, exemples communautaires non géographique : support informatique libre, formation libre, ...), qui protègeraient ces organisations des flux de capitaux sortants, provoquant assèchements monétaires violents.
- La création de règles de transferts entre monnaies communautaires.
- La contractualisation individuelle pour l'adhésion à une monnaie, en fonction de ses projets de vie et de création.
- Le développement de systèmes de transferts monétaires à coût zéro. On ne voit pas pourquoi la dupplication d'information coûte zéro sur internet, quand elle est est taxée à 1%, 2%, jusqu'à 30% pour des petits montants par les Banques ou les systèmes comme PayPal. Les Banques sont avec les Etats les seuls organismes pararitaires à prélever une taxe sur toute l'économie sans participer explicitement à la création de valeur.
etc...
Bâle III n'envisage pas ces notions, et est à l'économie ce que Windows 98 était à l'informatique, le dernier soubresaut d'un système monétaire unique et monopolistique avant le déploiement universel des solutions informatiques alternatives. Déjà des entreprises, des organisations humaines multiples et variées planchent sur la création de leurs propres monnaies.
Il ne faudrait pas alors que le Dictat tente d'étouffer cet aspiration à la liberté, parce que là, nous vivrions alors une révolution mondiale unique dont le chaos serait historiquement incomparable.

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