On ne hisse aucune tête au-delà des songes. On s’enferre
sans finir. La veille ne se déprend pas à volonté des rêves qui la baignent. Tout
être est un miroir d’êtres furtifs. Des ombres passent sans cess sur nos faces
et ce sont autant de visages d’êtres qui ne sont plus et qui s’expriment par
nous. C’est de tout le corps et de toute l’œuvre qu’en cherchant à taire, à
faire taire, on exprime. Il y a des êtres que tout en eux dévoue.
Pascal Quignard, Le Vœu de silence,
Fata Morgana, 1985, pp. 53
Le paradis est pour ainsi dire dispersé sur toute la terre, c’est pourquoi il est devenu si difficile à reconnaître etc. Ses traits épars doivent être rassemblés, son squelette doit être rempli. Régénération du paradis.″ (Novalis, cité par Pierre Drogi, dos du livre Afra / Vrai corps, Le Clou dans le fer, 2010).