Elle a enlevé sa blouse comme si c'était une armure, l'a suspendu au porte-manteau de son bureau...elle a tiré sur l'élastique qui retenait ses cheveux longs et a secoué la tête pour les remettre en place, elle a enfilé les escarpins glissés le matin même dans sa valise...
Son miroir de poche dans une main, elle a remis un peu de blush sur ses joues et de rouge sur ses lèvres...
Elle a éteint l'ordinateur, rangé les dossiers dans les tiroirs par ordre alphabétique, a souhaité bon week-end à sa secrétaire....
Maintenant elle marchait d'un pas décidé, elle s'autorisait à sourire, à se détendre enfin, à penser à ces quelques jours au soleil, bouffée d'oxygène dans son univers parfois asphyxiant....
Ici le monde n'était plus feutré, au contraire les gens parlaient fort, s'apostrophaient, riaient parfois à gorge déployée, s'embrassaient à perdre haleine sous les portes cochères...
Ici les regards n'étaient plus les mêmes, ils glissaient sur son corps et s'arrêtaient sur ses jambes...
Dans cette rue, avec cette valise à la main, qui aurait pu deviner qu'elle avait annoncé à un patient, cet après-midi, qu'il ne lui restait plus que quelques mois à vivre ?
Ceci est ma participation au dernier jeu d'écriture de 1000 mains.