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La mort a un coût, l'enjeu est de trouver à qui envoyer le bill ! Identité, adresse et autres détails qui comptent. Dans un pays sans registre civil réellement fiable et où l'identité se monaie, la mort de plus de 200 000 personnes pose quelques petits défis. Une grande proportion des personnes décédées ont été enterrées dans des fausses communes sans trop de cérémonial, ni administratif ou religieux. Il reste donc encore plusieurs familles qui cherchent un proche et qui doivent se contenter de récits plus ou moins solides pour faire leur deuil : "La plupart des corps trouvés dans cet édifice ont été amenés dans telle fausse par telle organisation, mais il parait que certains corps ont été enterrés dans une autre fausse. Là, à savoir si votre mari y était et où il aurait été amené…" L'enjeu est donc grand pour les cie d'assurances et les banques, plusieurs demandent de toucher les sommes dues sans être capables de faire aucune démonstration claire du décès de leur proche. L'autre enjeux concerne les zombis, ou plus spécifiquement les chèques-zombis. Ces chèques que l'État émet tous les mois pour des personnes décédées et que la famille continue de venir récupérer (avec ou sans petit bakchich au patron). Le stratagème peut durer des années… Laxisme complet dans la gestion financière de l'État ou système caché de sécurité du revenus pour les familles des fonctionnaires, les deux hypothèses se valent peut-être. Chose certaine, ils sont plusieurs actuellement à n'avoir aucun intérêt à informer formellement l'État ou la banque que leur conjoint a perdu la vie sous une dalle de béton. L'important est que les chèques continuent d'être déposés et que l'on puisse les toucher.