Le capitaine de la baie d’Along navigue à travers la huitième merveille du monde : un espace marin de dix fois la surface de Paris.
Entre irréel et ancrage flottant. Là où les pêcheurs habitent des maisons posées sur l’eau et engraissent des poissons dans des enclos liquides, comme on élevait le cochon, il n’y a pas si longtemps, dans nos campagnes, à proximité de la maison. Ils y cultivent aussi des perles. Les enfants apprennent à lire dans une école bleue également posée sur l’eau. La petite fille de “L’enfant de la haute mer” aurait pu les rencontrer et se sentir enfin moins seule…
Le capitaine de la baie d’Along, navigue à travers l’espace d’une carte postale où des rochers géants surgissent de la mer. Au détour de l’un d’eux, de frêles embarcations croisent sa jonque agrandie et équipée pour le tourisme. Ses voiles sont hissées pour faire semblant, lorsqu’il jette l’ancre.
Le capitaine de la baie d’Along est un vrai capitaine dont l’exercice quotidien ne manque pas de dangers. Mais il n’a pas voulu montrer son visage sur internet. Aurions-nous découvert qu’il ne pouvait apparaître sur la photo? Aurions-nous compris que certaines silhouettes, dans leurs décors mythiques, n’appartiennent qu’à notre imaginaire collectif? Allez savoir! Ce que je sais, par contre, c’est que le capitaine franchit parfois d’étroits passages entre deux récifs recouverts de bambous pour naviguer jusqu’aux frontières de la carte postale, jusqu’à l’entrée de la haute mer…Mais il s’agit alors d’un autre voyage.
Photos: G. Serrière
A suivre dimanche prochain: Le vendeur de glaces des rives du Mékong…