On ne se lasse pas de lire et relire les comptes-rendus divers et variés sur la gifle (devrais-je dire sur la fessée déculottée) monumentale que les français ont administrée dimanche dernier au premier d'entre nous. Enfin c'est comme ça qu'on le qualifie quand est poli voire lèche-cul. Genre cireur professionnel de pompes à talonnettes. Façon Xavier Bertrand au soir du premier tour. Il est comme ça, le gros, on lui dit de faire pipi là, il fait. Sans état d'âmes, sans problème pour se regarder après dans la glace pilée de ses ambitions démesurées. Le déni de réalité fait partie de sa panoplie de bonimenteur cathodique.
Paraît qu'il a frôlé l'apoplexie tellement il ne s'attendait pas à cette volée de bois vert, le géniteur du petit Prince. Dans les dernières heures, il avait même commandé à ses vieux complices d'Opinionway un sondage qui voyait l'UMP en tête au terme de la première mi-temps. Miroir, mon beau miroir. Dorer la pilule au chef, ils savent faire à Opinionway, l'institut de mesures préféré de Patrick Buisson, l'ancien patron de Minute et désormais bras droit de Sarkozy.
Entre parenthèses, il a eu tout faux, le Buisson plus brun que vert. Lui, à qui Narcisse devait son élection selon les propres dires du monarque, s'était cette fois planté dans les grandes largeurs. En inspirant au démiurge de poche, le nauséabond débat sur l'identité nationale et en envoyant le félon Besson au casse-pipe, il avait réveillé la parole raciste et provoqué la renaissance du parti du borgne.
Revenons à nos moutons ou plutôt à nos chèvres. Bêlantes. Arpentant les plateaux téloche telles des bêtes aux abois, les chiens de paille récitaient la feuille de route que leur avait rédigée le cador et ses sbires. Des éléments de langage comme on dit maintenant. De l'auto-persuasion façon Dany Boon. Tout va bien, je vais bien. Une méthode Couet pour les nuls à chier. Surtout ne pas reconnaître la défaite, que dis-je la branlée. Surtout ne pas avouer le Waterloo des urnes. Surtout ne pas admettre le Trafalgar de la Sarkozie enfin mise à nu. Sa médiocrité quotidienne, son ridicule volontarisme, ses mensonges permanents et ses reniements sans vergogne.