Il a donc paniqué au pire moment et a revu sa stratégie durant une période où finalement, on doit faire preuve de calme. On ne repeint pas la coque d’un navire durant d’une tempête! Mais, c’est bien ce qu’a fait Duceppe en 2008. Il s’est ouvert à Vincent Brousseau-Pouliot de LaPresse Affaires en révélant qu’il a transférer ses REER dans le programme Hélios de Desjardins. Un produit d’assurance controversé qui exige des frais d’administration et d’assurance parmi les plus élevés de l’industrie. En fonction des garanties retenues, le ratio des frais peut même dépasser les 4%.
Il prétend avoir fait 21% de rendement en 2009. C’est pas mal mieux que la Caisse de Dépôt, ça. Mais, c’est pas meilleur que la moyenne canadienne pour les fonds semblables. Je reviens à son rendement. Avec la base de données de Morningstar, j’ai tenté de reproduire sa performance avec les proportions d’actifs qui a dévoilé. 57% en Obligations, 9% en marché monétaire et 34% en actions canadiennes. Pour réussir atteindre sa cible, il a dû investir à travers les fonds d’actions gérés par Fiera, Fidelity, Franklin-Templeton, Jarislowsky ou MacLean Budden. Il s’est donc retrouvé à investir directement dans les titres suivants:
Suncor, Power corp, Banque TD, Banque Royale, Talisman Energie, Nexen, Potash, Greatwest, Enbridge, Cameco, Research In Motion, Power corp, Magna, Barrick Gold et quelques autres titans de la bourse canadienne.
Le géant Suncor se retrouve dans TOUTES les parts des fonds d’actions canadiennes d’HÉLIOS. Où est le problème? Ben, Suncor/Petro Canada exploite les sables bitumineux de Fort McMurray. Un gâchis écologique sans précédent que fait hurler Gilles Duceppe! Ce n’est pas le genre de placements qui est très éthique!
Pas plus tard que l’an passé, à ce sujet, il déclarait que «C’est contraire aux intérêts du Québec sur Kyoto, les sables bitumineux. Prendre la part des sables bitumineux, c’est aller contre les intérêts du Québec qui aurait tout intérêt à ce que Kyoto soit mis en oeuvre. (…)
Les fonds de monsieur Duceppe peuvent aussi contenir Talisman, Nexen, Enbridge… qui sont aussi liés directement à l’industrie pétrolière et aux sables bitumineux albertains. Ajoutez des actions du géant de l’Uranium Cameco et Power Corporation et on se retrouve avec un chef politique souverainiste qui encourage des industries et sociétés qu’il dénonce férocement. Les Desmarais et Gilles Duceppe, ne sont pas ce qu’on appelle des copains.
Il y a beaucoup de paradoxes dans les services financiers. Ainsi, Le Mouvement Desjardins a inséré le gestionnaire Jarislowsky-Fraser dans ses produits. Son fondateur Stephen Jarislowsky a déjà fait le lien entre le nationalisme québécois et le nazisme. Bref, pas le genre à boire une Tremblay avec Duceppe, ni avec ben du monde d’ailleurs.
Est-ce que les conseillers de Duceppe l’ont informé du contenu de ses placements? Sinon, c’est pas fort. Et si oui, il a des choses à expliquer et à justifier. À lire la dernière ligne de ses déclarations à Brousseau-Pouliot, je remarque que Duceppe est plutôt novice et ignorant en matière de finances personnelles. En raison du fonds de retraite des députés fédéraux, par manque d’espace il ne peut plus cotiser à son REER. Alors, il affirme: «Je place plutôt de l’argent dans le RÉER de mes trois petits-enfants». Depuis quand, les enfants peuvent-ils souscrire des REER? Monsieur Duceppe parlait sans doute des REEE, Régimes enregistrés d’Épargne Étude. Vite, monsieur Yvan Loubier, revenez en vitesse au bloc pour donner des cours au chef. Ça presse!