Il y a dejà plus de dix que l'AFPEC (association francaise pour l'éducation conductive) a été créée, à l'initiative de familles qui se retrouvaient à l'institut Petö de Budapest.
Depuis, d'autres associations ont vu le jour, comme l'AFPC, l'association Noemie (qui a pour projet de créer un crèche qui intégrerait l'éducation conductive), l'EME La Montagne à Liancourt qui intègre l'EC à son projet d'établissement (à l'initiative des parents) et plus récemment, l'association EHM où vont Guillaume, Oscar et Romane (entre autres). Sans oublier notre projet d'ouvrir une classe de maternelle selon les principes de l'Education conductive à Nice, pour les enfants du sud-est (ou d'ailleurs !).
Depuis toutes ces années, et malgré les sessions organisées tout au long de l'année par ces associations, malgré les conférences de l'AFPC, la méthode Petö reste quasi-inconnu en France et aucun projet officiel, même expérimental, n'est envisagé par l'Etat.
Pourtant l'éducation conductive s'est déployée à travers le monde depuis plus de 40 ans, implantant des instituts (le plus proche de nous est en Angleterre) et les conducteurs s'expatrient sur toute la planête. Tout près de nous, nos voisins belges reconnaissent l'éducation conductive.
Sans resservir le couvert aux pros comme je l'ai fait dans mon précédent billet sur la méthode MEDEK et parce que, comme l'a si justement fait remarquer Emmanuelle en commentaire, tout le monde n'est pas hermétique à la nouveauté, il y a cependant de quoi se poser des questions. Pourquoi la France ne veut pas permettre à ses enfants handicapés de profiter de l'éducation conductive, hormis dans le cas d'initiatives privées et locales ?
Il faut savoir qu'en 1998-1999, les familles françaises installées à Budapest ont contacté l'Ambassade afin que la pédagogie selon Petö soit évaluée, en vue de son transfert vers la France.
Une commission du centre national d'étude et de formation pour l'enfance inadaptée (aujourd'hui INS HEA) s'est donc rendu sur place pour rendre son avis. Ses conclusions ont été publiées dans "La nouvelle Revue de l'AIS" (n°5, trimestre 1, pages 146 à 153). Ce texte, je l'ai et je peux vous le transmettre par mail si vous souhaitez le lire. L'avis rendu par les commissaires est défavorable pour les raisons suivantes :
Sans nier la "grande cohérence" de la méthode Petö, ils jugent que sous le masque proclamé d'une meilleure intégration des enfants handicapés, elle constitue un deni du handicap et des besoins spécifiques des enfants cérébro-lésés.
Ils lui reproche aussi qu' "On ne trouve pas, comme dans nos propres établissements, la rencontre, l'échange, le rapprochement des différences de cultures spécifiques, l'un pédagogique, l'autre médecin." (hum, de ma petite expérience, je suis un peu dubitative).
Enfin, ils n'apprécient pas son absence de dialogue avec d'autres professionnels concernés (je tiens à préciser que l'institut leur a bien ouvert ses portes, ils n'y sont pas allés en "caméra caché") et surtout sa politique "active de conquête du monde".
Ce document constitue certainement le principal argument opposé à tout projet expérimental d'implantation de l'éducation conductive. Il va de soi que si aucun professionnel ne juge opportun de le contredire (ou de le mettre à jour), l'éducation conductive continuera de n'exister en France que par la volonté de petites associations, tributaires de la générosité publique.
Si vous croyez en l'éducation conductive, et si vous souhaitez soutenir notre projet d'école, n'hésitez pas à parler de notre association autour de vous. Vous pouvez aussi participer au Guillaumondon, là, à droite. D'ailleurs vous pouvez très facilement intégrer le widget de collecte à votre site, en cliquant sur "add to site" pour récupérer le code html (si vous avez des difficultés, toutes les explications ici). Sa diffusion permet d'augmenter notre visibilité. Merci d'avance
(je publie déjà l'article, je reviendrais ce soir mettre les liens hypertextes)
(Ceci est un article que je voulais écrire depuis longtemps, mais j'hésitais à communiquer le rapport du CNEFEI. Cependant, un récent billet sur Conductive World (que je vous invite à consulter régulièrement si vous êtes anglophone), m'a motivé.
De plus, je m'apercois que je n'ai jamais fini l'article sur notre visite à l'Institut Petö en décembre dernier, je dois me dépécher de le mettre en ligne !)