Jakarta pourrait empêcher "l'Homme-arbre" d'être soigné aux Etats-Unis
Un villageois indonésien surnommé "l'Homme-arbre" en raison des verrues géantes qui lui couvrent le corps comme de l'écorce pourrait se voir interdire de partir aux Etats-Unis pour y être soigné, a rapporté mardi un article de presse à Jakarta.
Dede, 32 ans, a les membres et le visage recouverts d'excroissances grises bourgeonnantes, ses mains ayant même complètement disparu sous ce qui ressemble à un massif corallien d'une trentaine de centimètres de diamètre.
Sa pathologie rarissime, qui l'empêche d'exercer un emploi normal, lui a valu un passage ce mois-ci dans un documentaire de la chaîne Discovery Channel. Il a aussi été recruté par des forains indonésiens qui présentent un spectacle itinérant de "monstres" humains.
Des médecins américains ont proposé de tenter de le soigner aux Etats-Unis, mais le gouvernement indonésien y serait opposé.
"Nous sommes décidés à ne pas les autoriser à emmener Dede aux Etats-Unis", a déclaré Lily Sriwahyuni Sulistiyowati, porte-parole du ministère de la Santé, citée par le quotidien Warta Kota.
"De plus, les gens comme Dede qui vivent dans des petits villages ne souhaitent pas être emmenés loin, surtout pour donner des échantillons de sang. Normalement les villageois n'autorisent pas aisément les étrangers à analyser leur sang", a-t-elle ajouté.
Contactée par l'AFP, la porte-parole a refusé de faire des déclarations supplémentaires sur le cas de Dede.
Un dermatologue de l'université du Maryland (USA), Anthony Gaspari, a examiné Dede. Il estime que le bourgeonnement verruqueux est provoqué par la combinaison d'un papillomavirus humain (HPV) et d'une anomalie génétique empêchant le corps de combattre l'infection.
Contacté aux Etats-Unis par l'AFP, le Dr. Gaspari a indiqué qu'il poursuivrait son intention de soigner Dede, même si le ministère de la Santé lui interdisait de sortir.
"Mon plan initial serait d'envoyer des médicaments en Indonésie à un médecin local pour qu'il les lui fasse prendre", a-t-il déclaré. "Si cela échoue, je n'aurais pas d'autre choix que de le faire venir ici".
AFP