Le soir du jeudi 19 novembre 2009, un individu masqué a fait irruption dans l’église de Saint-Thomas, située au sud de Moscou, et a ouvert le feu sur les deux prêtres orthodoxes présents, Daniil Syssoïev (38 ans) et Vladimir Strelbilski (41 ans).
Blessé à la tête et au cou, le père Syssoïev est mort durant son transport à l’hôpital. Quant à son maître de chapelle, Vladimir Strelbilski, il a été grièvement blessé à la poitrine, hospitalisé et placé sous protection policière.
Les enquêteurs du parquet général russe ont immédiatement fait savoir qu’ils privilégiaient la thèse d’un meurtre motivé par des raisons religieuses. De fait, le père Syssoïev, qui était originaire du Tatarstan, une région de Russie à forte population musulmane, avait reçu nombre de menaces de mort pour avoir prêché la foi orthodoxe, notamment auprès des musulmans. Lors d’une mission télévisée diffusée en février 2008, le prêtre avait déclaré avoir reçu une dizaine de messages électroniques dans lesquels on lui promettait de le décapiter s’il continuait à prêcher les musulmans. Les collègues du père Syssoïev ont confirmé les menaces dont il avait fait l’objet et qui lui promettaient d’être traité en « infidèle » s’il ne mettait pas fin à ses conversions de musulmans et à ses critiques de l’islam.
Le père Syssoïev n’hésitait pas à définir l’islam comme « un projet comparable au national-socialisme ou à un parti communiste cherchant à faire advenir le royaume de Dieu sur terre avec des instruments humains. ». Il avait également rédigé plusieurs ouvrages tels que Une réponse orthodoxe à l’islam et Se marier avec un musulman ; dans ce dernier ouvrage, il recommandait aux femmes russes de ne pas épouser de musulmans. L’assassinat du père Syssoïev est susceptible d’accroître les tensions entre l’Église orthodoxe russe et la communauté musulmane de Russie qui représente aujourd’hui une population de 20 millions de personnes. (Source)
Éric Timmermans