Dans le roman que j’ai écrit, un dictateur africain vénère le muscle, parle comme un livre et échange des machines de fitness contre des réfugiés.
Bon, c’est un roman. Une FICTION. On peut se laisser aller. Forcer un peu le trait. Épaissir les lunettes noires. Remettre une couche de décorations.
J’ai imaginé cette histoire quelques années avant le grand retour de Kadhafi. Ses lunettes de soleil. Ses cheveux en pâte à modeler. Ce visage à mi-chemin entre Keith Richards et Michael Jackson qu’il rejoint petit à petit sur la couleur de la peau. Ses quintaux de décorations. Son cours magistral sur la condition féminine devant 1000 femmes françaises et 700 femmes italiennes. Son fils renvoyé de France et arrêté à Genève.
Deux otages pour enseigner le respect à la Suisse. Les affaires qui cessent et l’interdiction faite aux médicaments suisses de soigner les maladies libyennes. L’interdiction faite à la bière sans alcool suisse d’humecter les gosiers libyens qu’un vent brûlant assèche impitoyablement.
Dans la réalité, il y a un dictateur aux lunettes aveugles qui recycle son passé de terroriste contre du pétrole et des réfugiés. L’Italie se couche. La France se couche. Les Etats Unis se couchent. La Suisse se couche. L’Union Européenne se couche. Kadhafi reste debout. Bien droit dans ses bottes.
Dans le roman que j’ai écrit, un dictateur entravé par l’abus de stéroïdes parle comme un livre et échange des machines de fitness contre des réfugiés.
Je suis un rigolo. Je ne fais pas le poids contre la réalité.