BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc

Publié le 20 mars 2010 par Celine_diane

Ambitieux, original, atmosphérique, le Blanc comme neige de Christophe Blanc, doué pour suivre les ruptures psychologiques de personnages en crise (Une femme d’extérieur), est un bel essai dans le genre du polar, prenant à contrepied les attentes, réactions et schémas habituels. Dans un crescendo tendu et stimulant, qui propage l’hystérie avec un plaisir non dissimulé et use d’invraisemblances pour précipiter la panique, le film réussit un haut et délicat challenge: celui de construire un film sur … rien. Car, on ne saura pas grand-chose de ces magouilles laissées par un mort, de ces inquiétantes figures de gangsters, l’intrigue ne proposant aucun fils complexes à démêler, aucune énigme à résoudre, mais une vraie chasse à l’homme, intense et haletante, qui n’a pour but que de poser au grand jour les tiraillements d’un homme- père, époux et frère- face à sa réussite et à la pression de tout perdre, sa vie n’étant dans son entièreté construite que sur sa richesse et son succès. Entre le soleil de Marseille et le paysage froid et inquiétant de Finlande, c’est donc plus qu’une vie qui se brise en éclat, mais la vérité d’un homme, sa perception des choses, et les apparences dans lesquelles il se complait depuis toujours. Autour de François Cluzet (à la perfection coutumière), d’excellents seconds rôles (Louise Bourgoin, Jonathan Zaccaï, Olivier Gourmet) en rajoutent un maximum dans la montée hallucinante et anxiogène des inquiétudes et des craintes, et hisse cette belle et atypique tentative de bouleverser les codes, en un film singulier et remarquable.