L'imprimé bientôt privé de son poumon publicitaire

Par Hervé Bienvault
Ce qui se dégage à travers ces deux informations. La semaine dernière s'est tenu à Bercy un colloque sur le futur de l'imprimé (voir Caractère) : "L'imprimé a-t-il un avenir ? Sans aucun doute, ont répondu les participants à la première table ronde littéralement portée par l'intelligence et l'humour de Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS. « L'écran, c'est la modernité », a-t-il souligné, « l'écrit, c'est la légitimité », ajoutant que « tout homme a besoin d'un rapport à la nature et à la matière, en l'occurrence, le papier, et que jamais un média ne s'était substitué à un autre ». Chacun de ses interlocuteurs décrivant les réussites qu'ils avaient vécues, dans la presse jeunesse, l'édition, la publicité et l'évolution du courrier papier. Moins consensuel, le débat sur les mutations de l'imprimé. Si tous les participants se sont accordés pour dire que média papier et numérique sont complémentaires, les avis étaient plus que partagés sur l'évolution de la publicité dans la presse papier." Publicité dans la presse papier justement, ce matin, avec cet article sur Techcrunch : "La publicité en ligne continue sa croissance ; près de 21 % de hausse soit $773 millions pour toute l’industrie américaine, mais cela ne suffira pas pour aider la publicité “papier” dont le montant pour le troisième est de $10,1 milliards. Ce qui est 1 milliard de moins qu’au même trimestre de l’année dernière. La publicité sur les journaux en ligne a augmenté de $135 millions. Les publicités imprimées sont en chute depuis maintenant six trimestres de suite et atteignent le niveau de 1997 " (chiffres de la Newspaper Association of America). La publicité est absolument indispensable pour la filière de l'imprimé, il n'y a que dans les livres où vous ne trouvez pas de publicité ! Si les surfaces d'impression publicitaire se vident, c'est mécanique, c'est la rentabilité du secteur du papier et de l'impression qui va être très difficile avec des investissements lourds qui vont être de plus en plus difficiles à faire et des marchés qui vont partir peu à peu. Et après la vague internet, les développements du papier électronique (pour l'instant anecdotique) à l'horizon 2010-2012 ne vont clairement pas inverser cette tendance, bien au contraire... Alors, Print is dead ? Les imprimeurs de livres resteront-ils les derniers ?