L’Association de la presse internationale (API) a voté à l’unanimité, il y a quelques jours un «appel urgent» aux institutions de l’UE pour qu’elles «coopèrent plus étroitement et plus
ouvertement avec les journalistes internationaux basés en Belgique».
L’Union européenne a accueilli dix nouveaux Etats membres en 2004 et deux en 2007, le nombre de correspondants étrangers permanents accrédités à Bruxelles a chuté de près d’un tiers en cinq ans. Ils étaient 1158 en avril 2005, contre 801 ce printemps, selon les derniers chiffres publiés par la Commission. «La crise de la presse est un facteur important, dit Martine Joos, secrétaire de l’API, mais le poids du fisc belge et un certain désintérêt pour les activités de la Commission jouent aussi un rôle.»
L’analyse la plus complète sur le sujet est donnée par Jean Quatremer, journaliste à Libé qui couvre l’actualité européenne dans son excellent blog « Les coulisses de l’Europe » : http://bruxelles.blogs.liberation.fr/ visite indispensable. Ce qui réjouit dans son blog, c’est qu’il n’y va pas de main morte sans tomber pour autant dans le simplisme bien au contraire il soulève et creuse la complexité du fonctionnement de l’Union européenne qui trop souvent est laissée de côté par les journalistes faute de temps souvent mais aussi parce qu’eux-mêmes peinent à l’appréhender et plus encore à la rendre.
Il pointe outre la crise économique et celle de la presse, la fiscalité belge peu accommodante (lire détails dans le papier de J.Q.) mais le pire, à mon sens est la reprise en main par l’exécutif européen de sa communication. Depuis la chute de la Commission Santer en 1999, écrit-il, l’exécutif européen «a repris en main sa communication afin que les journalistes basés à Bruxelles, désormais perçus comme des «ennemis» du système, n’aient plus accès qu’aux informations qu’il choisit de leur livrer. Et ils sont abreuvés de nouvelles souvent peu importantes, mais qu’ils n’osent pas traiter de peur que leurs rédactions le leur reprochent. […] En outre, le fait que José Manuel Barroso ait fait de l’inaction sa ligne de conduite durant son premier mandat a contribué à tuer l’intérêt pour les questions européennes.»
Entre les chefs de gouvernement qui se défaussent des dysfonctionnements de leurs Etats sur l’Europe, l’eurosepticisme britannique chronique, la faillite annoncée des pays membre …. l’Europe a vraiment du plomb dans l’aile. … !