Je pense que les régions sont un bon outil, du moins au niveau de la structure et en maintenant une ossature venant de l’état. Nous avons une longue tradition jacobine et même colbertiste et malgré toutes les contrevérités proférées ici et là, à gauche comme à droite, c’est quand la France était gouvernée selon ces préceptes qu’elle se portait le mieux.
Simplement, elles auraient du remplacer les départements et non pas se surajouter à eux.
La taille du département, c’était la possibilité, “de quelque point que ce soit de son territoire, de pouvoir se rendre en une journée de cheval au chef-lieu”
Prenez la région maintenant, elle est bien plus “petite” (sur le plan temporel) que les départements et en outre la poste, les fax, le téléphone, internet, les visio conférences rendent bien des déplacements inutiles)
Cette substitution des régions aux départements, il aurait fallu la faire sous un régime autoritaire ou semi autoritaire (de Gaulle avait l’autorité pour ça, quand il a institué les régions de programme). Là, on a laissé s’installer toute une franc-maçonnerie de notables incrustés dans leurs petits fiefs (les cantons) et qui confondent leur intérêt et celui des citoyens. Leur mode de désignation, déjà, est pervers: chacun défend son fief, cherche à tirer des avantages pour lui, au lieu de défendre une vision globale pour l’ensemble du territoire. On trouve trace d’un politique globale pour les régions, malgré le déplorable saupoudrage justement dénoncé mais qui est aussi souvent une réponse au manque d’équanimité dans la répartitions des subventions et aides par l’Etat. Un journal départemental? C’est un catalogue de mesurettes, canton par canton!
Si vous rationalisez la gestion du territoire, si vous en venez aux régions (qui prendraient en charge l’essentiel de ce qui est dévolu aux départements), on hurlera à la mort d’une liberté essentielle! Rien n’empêchait en revanche de garder le folklore des numéros, des appelations “poétiques”, etc. pour les ex départements présentés comme l’incarnation française s’il en est - alors qu’ils ont un peu plus de deux siècles seulement et que leur création fut assimilée à un “génocide du pays” par la disparition des provinces dont certaines étaient millénaires!
Benjamin
[Il réagissait à propos de la note titrée : “L’échec de la poliotique d’identité nationale ” de Pierre-Jules Gaye.]