Il est un peu plus discret dans la vie politique française, depuis une douzaine d’années à la suite de quelques affaires troubles, François LEOTARD a été un grand homme de la droite française, libérale et « reagano-tatchériennne ». Un peu à l’image de Nicolas Sarkozy.
Il n’avait pas oublié que, en 1995, tous les deux ils avaient joué la carte Edouard Balladur.
Même retiré de la scène politique, il n’a pas hésité à apporter son soutien à son ancien ami lors de sa campagne présidentielle !
Élu, Nicolas SARKOZY semblait donc correspondre tout à fait à l’idée que François LEOTARD se faisait d’un président de la république.
Il le dit d’ailleurs en ouverture de son ouvrage, “CA VA MAL FINIR”, que je vous présente aujourd’hui:
« Ca a débuté comme çà. Une élection, une fête, du champagne……Je n’allais pas bouder mon plaisir puisque j’avais voté pour lui. »
Pourtant la phrase de Thucydide placée en exergue par l’auteur nous ramène à une toute autre réalité :
« La manifestation du pouvoir qui impression le plus les gens est la retenue ».
En effet, on sent très vite que, comme l’annonce le titre de ce petit ouvrage, ce pamphlet plutôt, que çà va mal finir!
Dès la quatrième page, François LEOTARD reconnaît que « son vote avait été un peu précipité », « qu’il aurait dû réfléchir d’avantage ».
Et au fil des 130 pages, écrites dans un style rapide, haché, destiné à porter des coups durs et précis, l’ancien homme politique distille les critiques les plus acerbes sur tout ce qu’à entrepris le président durant sa première année de pouvoir.
Le choix de ses ministres : Rama Yade, qui « avait des droits sur l’homme », Rachida Dati avec « un coté mec, mode et mépris », Kouchner « chéri chéri ».
Son comportement : « lors d’un de ses déplacements américains, on l’a vu porteur d’un tee-shirt noir…avec l’inscription en blanc NYPD ».
Sa culture, car pour François Léotard, « il semble que notre président n’ait lu ni Tocqueville, ni Montesquieu, ni Benjamin Constant ».
Sa façon de parler en rappelant le fameux « Viens ici si tu es un homme. Allez ! Descends ! » adressé à un marin pécheur mécontent.
Son gouvernement et surtout le ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale : « Voudrait-on dire aux français, à travers ce titre, non pas ce qu’ils sont mais ce qu’ils devraient être ? »
Écrit quelques mois à peine après l’élection de Nicolas Sarkozy, ce petit livre, publié chez Grasset en février 2008, peut se résumer en une phrase : « J’ai voté Nicolas Sarkozy ; mais je dors mal depuis ».
J’imagine ce que François Léotard écrirait demain, après la débâcle annoncée des troupes de Sarkozy aux régionales !