Nous sommes en mars 2004, et pour la première fois de ma vie je participe à une
campagne électorale pour un ami qui se présente aux élections cantonales dans le
9ème canton dans la banlieue Nantaise.
Depuis trois mois tous les dimanches matins je me rends sur la place du marché de ce
quartier, nous sommes tous là, toutes couleurs politiques confondues à inciter nos futurs votants
pour le scrutin prochain.
Il faut dire que le choix de l'emplacement est primordial, argumenter tout en distribuant
le programme du candidat est une véritable statégie de racollage sur la voie publique!
Je déambule dans le marché, ma liasse de prospectus à la main, trop près du banc de
poissons, incommodant au bout de quelques minutes... les odeurs de marée!!!
Le stand de dégustation de charcuterie régionale est trop bruyant, une homme très
goguenard vante la qualité très ferme de son saucisson rustique... Tout un programme!
Je vais avoir du mal à trouver un endroit qui satisfasse mes critères de sélections, à savoir:
Pas trop bruyant, mais avec du passage, et surtout pas à coté d'un concurent portant les
couleurs d'un autre parti! Et oui c'est la petite guerre...
J'ai enfin trouvé mon bout de trottoir! pas très loin du parking comme cela je suis la
première à les "chopper", et tout à coté du rond point, car ceux qui ne viennent pas au
marché je peux leur glisser un prospectus à la portière... Futée Marigotine, et doublement
car je me suis installée en face d'un repailleur de chaises qui parle très mal notre langue, donc
si vous m'avez bien suivie, je ne risque pas d'avoir ses quolibets sur le candidat que je
soutiens!
Ne surtout jamais se laisser démonter par les réflexions, car vous le pensez bien les idées
politiques de chacun sont toujours les meilleures! Donc pas de provoc par les marchands
des étals d'en face... Pour le moment je n'ai droit qu'au gentil sourire du repailleur et de la
vendeuse de matelas. C'est déja ça de moins à gérer dans le stress, car entendons nous
bien, même pour un ami, c'est assez difficile de parler en son nom! (No comment!)
Les dimanches matins se sont écoulés les uns après les autres dans la bonne humeur
générale.
Aujourd'hui c'est le premier tour de scrutin. Il y a deux élections simultanées: les Régionales
et les Cantonales. Présentation avec toutes les personnes accréditées pour ces votes, je suis
assesseur et je gère l'urne et sa célèbre phrase "a voté" . Je vous le confie, un peu de stress
et le coté solennel de la situation m'émeuvent quelque peu, simplement, fière d'être là!
La matinée s'est écoulée comme "un vote dans l'urne". Il fait un temps superbe et le taux
d'abstention s'affiche toutes les heures derrière nous. Quelques blagues fusent et ma
décontraction a cédé le pas sur mon stress du début. Il doit-être environ 15h30, quand soudain
un électeur visiblement énervé proteste violemment pour son deuxième vote, celui des
régionales s'est déroulé normalement, mais pour celui des cantonales l'assesseur responsable
de la vérification des identités lui refuse l'accès au vote. Des mots se sont échangés de plus en
plus violents d'ailleurs, bousculade, chacun voulant calmer le jeu à sa façon, mais rien ne
semble apaiser la colère excessive de cet homme. Le responsable du bureau de vote se lève
de la table où je me trouve, et avec des mots bien pesés essaie de raisonner cet homme.
Quelle idée lui a pris! le voila projeté en arrière par un cochet du droit, le bureau de
vote se retrouve dans une effervescence incontrolable ... Dans un réflexe de sauvegarde, et
hop! l'urne et moi direction sous la table. Et oui on ne badine pas avec la sécurité des votes!!!!
"Touche pas à mon urne" telle est ma devise.
Le fourgon de police et une ambulance arrivèrent en même temps sur place, l'électeur
électrique fut emmené et le responsable du bureau soigné.
Le constat de l'histoire:
C'est, qu'être assesseur dans un bureau de votes peut donner droit à une prime de risques...
Par contre je lance un appel à tous ceux qui maitrisent "Paint net" ou tout autre programme de dessins, car là je crois que je suis un peu minable!
Mais bon j'ai le mérite d'avoir essayé. Soyez indulgents
merci Marigotine