Auteur : Sarah Kaminsky
Editeur : Calman-Levy
Résumé:
«Rester éveillé. Le plus longtemps possible. Lutter contre le sommeil. Le calcul est simple. En une heure, je fabrique trente faux papiers. Si je dors une heure, trente personnes mourront...»
Quand, à 17 ans, Adolfo Kaminsky devient l'expert en faux papiers de la Résistance à Paris, il ne sait pas encore qu'il est pris dans un engrenage infernal, dans une course contre la montre, contre la mort, où chaque minute a la valeur d'une vie. Durant trente ans, il exécutera ce méticuleux travail de faussaire pour de nombreuses causes, mais jamais pour son propre intérêt.
À travers son destin romanesque, et sous la plume de sa fille Sarah, on plonge au coeur d'une histoire de clandestinité, d'engagement, de traque et de peur. En arrière-plan du récit de sa vie se dessine le spectre d'un siècle où s'affrontent sans merci pouvoirs politiques, haines raciales, idéologies et luttes des peuples pour leur liberté et la dignité humaine. La Résistance, l'émigration clandestine des rescapés des camps avant la création d'Israël, le soutien au FLN, les luttes révolutionnaires d'Amérique du Sud, les guerres de décolonisation d'Afrique, l'opposition aux dictateurs d'Espagne, du Portugal et de Grèce, sont autant de combats pour lesquels il s'est engagé, au risque de sa vie et au prix de nombreux sacrifices. S'il a rejoint des causes en apparence contradictoires, Adolfo Kaminsky est toujours resté fidèle à ses convictions humanistes, à sa volonté de bâtir un monde de justice et de liberté.
Mon avis :
« Une vie de faussaire » est une biographie très intéressante, racontée sous forme de récit d’un père à sa fille, sous un style fluide et dynamique.
Grâce à ce livre, le lecteur parcourt l’histoire des résistances depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à la guerre des colonels en Grèce, en passant par la guerre d’Algérie, les luttes révolutionnaires d’Afrique du Sud.
Chaque fois, Adolfo Kaminsky s’engage pleinement et librement, refusant toute rémunération en fabriquant des faux papiers aux opprimés.
Il ne s’inscrit dans l’illégalité que pour défendre les résistants, sans bafouer l’honneur et les valeurs humanistes. Choqué par son passage en camp de concentration, il défend fermement l’idée que chaque être humain doit pouvoir choisir librement la destination de son exil.
L’enthousiasme d’Adolfo Kaminsky m’a impressionnée. Il rencontre des gens passionnants et passionnés. On peut lui reprocher son côté volage et prétentieux mais toute sa vie semble guidé par son idéalisme, ancré depuis sa position de juif durant la guerre.
C’est un document instructif, bien écrit et passionnant.
Lu dans le cadre de