J’aime beaucoup assez bien François Fillon, même s’il n’est pas vraiment jovial ni rigolo. Un peu guindé le monsieur, pas vraiment spontané devant les foules. En tout cas pas un plaideur à la verve et la faconde séductrices. Il me fait un peu pitié, le François, dans son rôle d’homme lige (je n’ose pas dire « bouffon du Roy ») tant son discours de campagne fait de slogans sonne faux. Il lui en faut du courage et de l’abnégation, il lui en faut avaler des couleuvres pour le bien du parti présidentiel. Aller au charbon dans toute la France pour n’être que le porte-voix de qui vous savez. Dire n’importe quoi pour tenter de coincer non pas la gauche - c’est peine perdue - mais la famille Le Pen. C’est triste, il y a tant d’autres priorités. Ce sale boulot, ne serait-ce pas plutôt le rôle de Xavier Bertrand qui n’hésite jamais à se muer en pitbull quand il s’agit de bouffer du socialo ? La stratégie du Grand Chef me laisse perplexe.
Je suis déçu par François mais je ricane en écoutant la pasionaria du PS (j’oublie volontairement celle d’Europe Ecologie) qui rentre sans vergogne et de manière calamiteusement populiste dans le lard du couple Sarko-Fil. Pénible. Rien que des slogans creux et pseudo humoristiques pour asticoter les moutons et mettre les rieurs de son côté. C’est un gag, madame Aubry ? Vous valez mieux que ça.
Dans ce barnum qui intéresse moins d’un Français sur deux, il ne faut surtout pas oublier les trouble-fête, les Le Pen père et fille. Par leur charisme bagout et leur forte présence médiatique (l’un ne va pas sans l’autre) mais surtout grâce à l’obsession sécuritaire de la droite présidentielle, ils sont parvenus sans peine à revigorer un FN au bord du chaos. Merci pour eux, Messieurs Sarkozy et consorts.
Après ce coup de gueule, je vous vois venir. C’est très facile, allez-vous me lancer, de moquer toute cette gentille compagnie, vous qui n’êtes pas « Français », vous qui ne pouvez voter. Je vous répondrai poliment que ne suis pas « encore » Français sur ma carte d’identité, mais que je le suis de coeur. Si je l’étais, un « vrai » Français, je n’aurais pas pondu ce petit billet grinçant qui tire sur tout ce qui bouge à droite et à gauche, j’aurais pris parti pour un des deux camps.
N’oubliez pas d’aller voter. Vous avez de la chance de pouvoir choisir d’y aller ou pas. En Belgique (mon pays natal), le vote est obligatoire. On en reparlera un de ces jours car cette notion de vote obligatoire fait débat.
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