Chirac inculpé, le comble de l’hypocrisie judiciaire

Publié le 21 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak
  Sur ce blog on n'aurait jamais voté Chirac, sauf évidemment en 2002 quand il s'est agi de faire barrage à Le Pen. On n'a pas particulièrement d'affinités politiques avec le bonhomme, c'est le moins qu'on puisse dire, mais quelque part deux aspects de sa personnalité sont sympathiques : sa grande connaissance de l'art, notamment oriental et son goût pour la bonne bouffe, la bière et la race charolaise, qui somme toute le rendent assez sympathique comme quidam.  

"Chirac dûment élu par les Français, et aussi parce qu'il le voulait bien, a passé 12 années à l'Elysée. Ca fait un bail, bien trop long diront certains, impressionnant quand même de vitalité et de don de soi 24 heures sur 24 au service du pays diront d'autres"

Chirac dûment élu par les Français, et aussi parce qu'il le voulait bien, a passé 12 années à l'Elysée. Ca fait un bail, bien trop long diront certains, impressionnant quand même de vitalité et de don de soi 24 heures sur 24 au service du pays diront d'autres. Non ce n'est pas en devenant Président de la République française que Chirac s'est enrichi, avec un salaire quasiment de misère à l'époque (depuis le petit Nicolas s'est bien augmenté, faut dire qu'il a charge de nombreuses âmes lui).   Le bonhomme se retire à 74 ans, et voilà qu'on vient lui reprocher pénalement des actes vieux de bientôt 20 ans (vive la prescription…) à travers lesquels il ne s'est de toutes façons pas enrichi et qui surtout, et c'est là que se situe l'hypocrisie, étaient parfaitement tolérés et pratiqués à l'époque par tous les partis politiques de toutes couleurs.   Il n'y avait encore pas vraiment de loi solide sur le financement des partis politiques en France, et tout le monde a usé et abusé du système. A l'époque, les juges avaient pour habitude de ne surtout pas ouvrir les yeux sur ce genre de pratique.   Mais voilà que maintenant, ce fameux troisième pouvoir que constitue la Justice se considère comme investie d'un devoir d'ingérence dans le politique, et refuse qu'on lui donne ordres, instructions ou directives, au motif qu'elle doit rester indépendante.   En inculpant Chirac, elle ne se montre justement pas indépendante, elle fait au contraire, poussée par certains, de la basse politique sur le dos d'un personnage qui a peut-être raté un ou deux contrôles à l'époque où il était maire de Paris, mais qui n'a tout de même pas tué père, mère et enfants.   Cette nouvelle façon de faire de la justice spectacle, à la façon "opération mani pulite" en Italie, donne le tournis aux petits juges qui jouissent de façon quasi onanique de pouvoir ainsi rabattre le caquet à ceux qui avaient la responsabilité politique suprême. Ce spectacle est affligeant.   On ne dit pas ici que Chirac n'a pas trempé dans des combines politiciennes, mais ce dont on peut être sûr, c'est que ces combines étaient destinées à faciliter son accès au pouvoir suprême. Or cet accès n'est accordé que par le seul organe de la République qui soit omnipotent, le peuple souverain.   La justice en France est paraît-il "rendue au nom du peuple souverain". Dans cette affaire, elle est mise en marche au nom de bien obscurs intérêts qui n'ont rien de populaires ni de souverains.