BERLIN-PEKIN: Des "réajustements" diplomatiques

Publié le 21 novembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Dans un article du Monde, Daniel Vernet met en relief un faisceaux d’informations qui ne surprennet pas ceux qui suivent de près la diplomatie allemande. Berlin rompt avec les « relations privilégiées » que Schroeder avait noué avec Pékin… Attachement à la démocratie et difficultés de pouvoir être en bosn termes avec tout le monde…

La tension perceptible actuellement entre Berlin et Pékin « n’est pas la cause mais plutôt la conséquence » de ce rajustement, note Vernet. Les autorités chinoises ont annulé plusieurs manifestations bilatérales prévues pour cet automne à la suite de la réception par Mme Merkel, à la chancellerie fédérale, du dalaï-lama. Et Pékin reproche à Mme Merkel ses déclarations lors d'un voyage en Inde, fin octobre. Elle a proposé un partenariat stratégique entre Berlin et New Dehli, en insistant sur leurs valeurs communes : "Même si parfois la mise en oeuvre de la démocratie laisse peut-être encore à désirer, cela crée pourtant entre nous un lien particulier."

La réorientation de la politique allemande en Asie est développée dans un document adopté par le groupe parlementaire chrétien-démocrate au Bundestag. De passage à Paris, son porte-parole pour la politique étrangère, Eckart von Klaeden, explique que l'Allemagne doit se tourner vers les démocraties asiatiques (le Japon, la Corée du Sud, Singapour), les organisations régionales comme l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), ainsi que vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Le texte remarque que les échanges économiques de l'Allemagne avec certains de ces pays sont plus élevés que les échanges avec la Chine.

« Il ne s'agit pas de négliger la coopération avec Pékin, mais de l'équilibrer par un renforcement des liens avec les Etats qui jouent un rôle sur le continent », résume Vernet en citant M. von Klaeden : « Nous pourrons contribuer, avec les Etats-Unis, à ce que la montée de la Chine et d'autres puissances en Asie ne conduise pas à une déstabilisation qui aurait des conséquences globales énormes ».

Mais réajustement n’est pas rupture : "Par petites touches, Mme Merkel cherche à prendre ses distances avec la diplomatie de son prédécesseur, mais elle doit tenir compte de ses partenaires sociaux-démocrates au sein de la grande coalition", conclut Vernet en soulignant que  la chancelière souhaite que cette politique asiatique devienne une stratégie commune aux Européens.