Mon quotidien est écolo, et alors ? #3

Publié le 19 mars 2010 par Lecridurenne

Étant né et ayant grandi dans une région montagneuse, des skis alpins sont rapidement venus se greffer à mes petits pieds d’enfant. Pourtant, je me suis désintéressé de la pratique du ski alpin au fil du temps au profit du ski de fond.
Quelles sont les raisons d’un tel désamour ? D’un point de vue pratique, je dirais l’immobilité engendrée par l’usage des remontées mécaniques, la sur-fréquentation des pistes et la désagréable sensation d’être un mouton à la montée comme à la descente. D’un point de vue éthique, la contemplation des montagnes m’apportait une touche émotionnelle autant que le ferraillage outrancier des pentes me laissait un goût amer…
Je suis finalement revenu tout récemment et avec bonheur à la pratique du ski alpin par l’intermédiaire du ski de randonnée.

 
UNE AUTRE APPROCHE

Depuis quelques années, le ski de randonnée a vu son nombre de pratiquants croître tout doucement. Et avec lui le nombre d’accidents en montagne… Ne nous trompons pas, la montagne est un milieu naturel avec sa dose de danger et d’aléas.

La pratique de ce sport repositionne l’homme dans son milieu. Lorsqu’un skieur fait preuve d’impatience et/ou d’incivilité sur une piste, cela peut générer des conflits avec ses congénères. Lorsque ce même skieur évolue en pleine nature, son impatience et son inconscience peut diminuer fortement ses chances de survie…

Le ski de randonnée met en lien le respect du milieu naturel avec le respect de notre propre vie. Bien sûr, cette pensée est à relativiser puisque le risque zéro n’existe pas lorsque l’on évolue dans un milieu naturel.
 


 

On parle de slow food, de slow work… Et si on devait parler de slow sport ?

Le ski de randonnée le serait par essence. Les efforts fournis lors de la montée obligent à recentrer son plaisir sur les virages effectués à la descente et les sensations qu’elle procure. Au lieu de filer droit dans la pente dans le seul but de remonter, on savoure pleinement et on revit dans le présent et non dans une fuite vers un avenir proche. Ainsi la notion de cheminement reprend tout son sens.

Certains poussent ce cheminement un peu plus loin avec le véloski. Le principe étant de diminuer son impact environnement en se rendant sur le lieu de départ de la randonnée avec un vélo plutôt qu’une voiture ou des transports en commun. Une approche de la montagne à méditer…
LES SKIS, DE LA FABRICATION…
Désormais, la plupart des marques de skis proposent un ou plusieurs modèles éco-conçus, principalement en replaçant l’usage du bois au cœur de sa conception et de sa fabrication. Mais ces modèles restent marginaux.

Une autre alternative est de choisir une paire de ski adaptée et de qualité afin de la conserver longtemps… ou bien de les fabriquer soit même comme Yoshiko Miyazaki, une employée de Patagonia, à partir de bois de palettes ! Tous les détails sur ce lien (en anglais).
 


 

AU RECYCLAGE…
Désormais fabriqués avec des matières telles que la mousse polyuréthane ou la fibre de carbone, ou des polymères divers couplés à des matières plastiques et des colles, les skis n’en sont que plus difficile à recycler. A ce jour, les fabricants n’ont mis aucune filière spécifique en place pour permettre un recyclage organisé de ces équipements sportifs. Mais cette absence de filière organisée n’empêche aucunement de stimuler son imagination…


Depuis 2006, une entreprise savoyarde collecte les skis usagés auprès des loueurs de matériel. Tri-Vallées valorise ensuite les différents composants extraits sous forme de nouvelles matières ou d’énergie par combustion.
 


+++ Liens +++
   Le véloski
   Les ski de Yoshido Miyazaki
   Tri-Vallées