Pièce sur la révolution française

Par Montaigne0860

Cette pièce, que j’ai écrite en novembre 2009, a été jouée mercredi 17 février 2010 au théâtre d’Hirson en langue anglaise par des jeunes gens et jeunes filles venus de cinq pays européens. En voici la version française (voir l’article d’hier qui décrit le contexte de cette représentation).

I

(Les cahiers de doléances)

(Cinq personnages assis autour d’une table : quatre paysan(ne)s Hubert, Georges, Raymond et Simone ; Monsieur Duplessis en habit de bourgeois note, plume en main, sur un gros cahier, les doléances des paysans.)

Le Hibou :        (Il arrive habillé en diable, sur la pointe des pieds, très lentement, le doigt sur la bouche et murmure : « Chut ! Chut ! ». Les cinq font semblant de parler pendant l’intervention du Hibou qui s’approche du public.)

                        Je suis le Hibou de Paris. On est en septembre 1788 et ces braves gens de Nogent sur Seine remplissent leurs réclamations pour le roi. Moi, je suis partout et nulle part. Je vole de lieu en lieu pour écouter leurs doléances. Je suis une sorte de témoin. C’est beau, n’est-ce pas, regardez-les ! Ils sont si touchants, si mignons ! Vous savez, ils ignorent encore qu’en ce moment ils écrivent l’histoire… pas celle du petit chaperon rouge ou du chat botté, non, non… ils rédigent l’Histoire avec un grand H. On sent dans l’air comme un vent qui se lève, une bourrasque va soulever l’Europe. Les pauvres petits, ils sont innocents… vous entendez dans l’air du soir leurs murmures plaintifs et tellement justifiés. Allez, tendez l’oreille, c’est si émouvant… allez, je m’écarte… je les laisse se disputer… Ah, une chose encore, essayez de ne pas trop vous moquer. À tout à l’heure mes petits et soyez bien sages… (Il s’éloigne sur la pointe des pieds comme il est venu, tandis que les voix se font enfin entendre)

Hubert :           Et ma vache ! La Rosine qui donnait tout mon bon lait… elle est morte, j’avais plus de foin à lui donner. Note-le Duplessis, note-le !

M.Duplessis :   Ce n’est pas le problème du jour, allons, Hubert ! On n’est pas là pour les vaches mais pour les hommes qui meurent et qui souffrent tous les jours.

Hubert :           Oui, mais si j’ai plus de lait, c’est pas moi que je souffre peut-être ?

M.Duplessis :   Bon, alors, pour sa Rosine, je le note ou pas ?

Georges :         Non, non ! Nous c’est du sel qu’il nous faut ! On mange tout fadasse, et comment qu’on conserve les jambons ? Sa Rosine elle peut bien crever, c’est pas ça qui nous donnera du sel !

Raymond :       Et les impôts imbécile ! C’est encore bien plus important ! La soupe sans sel, les vaches sans foin… d’accord ! Mais regarde mes nippes ; en lambeaux : et en plus l’hiver dernier rappelle-toi ce qu’on a eu froid. On se gèle. Les impôts nous étranglent.

Hubert :           Rosine, elle est pas importante, peut-être ? On a dit qu’on écrivait nos doléances. Moi, je veux du foin.

Georges :         C’est toi qui es bête à manger du foin. C’est le sel qu’il nous faut !

M.Duplessis :   Soyons sérieux messieurs, pour être crédibles auprès du Roi il faudrait que….

Simone :           Non, c’est Raymond qui a raison ! Les impôts, les impôts, les impôts !

Tous :              (scandent) Les impôts ! Bai//ssez les impôts ! Les impôts !

M.Duplessis :   Attendez !(Il note) « Il faudrait baisser les impôts afin que nos paysans puissent nourrir leurs animaux et se procurent du sel… » Ça vous va, ça ? (Ils font oui de la tête)

Georges :         Ouais, ouais… mais l’hiver dernier… rappelez-vous bande de buses…

Hubert :           Buse toi-même…

Georges :         … rappelez-vous quand on a eu si froid. Et on était morts de faim quasiment !

M.Duplessis :   Voilà, ça je le note. Donc je…, j’écris : « … trouver une solution concrète afin d’éviter une nouvelle disette. »

Simone :           C’est clair ! Quand que t’as huit morveux à nourrir, c’est drôlement coton ! Faut à manger.

M.Duplessis :   Bon, ben, ça y’est c’est écrit. J’ajoute : « …surtout lorsqu’il y a des enfants. »

Hubert :           Moi, avec Marguerite, on n’a pas d’enfants, on s’en fiche !

M.Duplessis :   Non, ça y’est c’est écrit, n’y revenons pas !

Hubert :           Oui, mais les vaches, ça passe avant les gosses !

Raymond :       Mais de quoi tu te plains ! T’es le plus riche de la ville, non mais, t’es gonflé !

Georges :         À bas les riches ! Donne-nous tes sous !

M.Duplessis :   Attendez ! Nous n’en sommes pas encore aux inégalités.

Simone :           Moi, y’a un renard qui a attaqué mes poules ! Plus de poulets, plus de poules, plus d’œufs… la catastrophe. Qu’est-ce qu’on peut faire ?

Raymond :       C’est la faute aux nobles, ils veulent pas qu’on chasse… tu parles d’un truc, toi, alors que le gibier grouille partout dans la campagne et qu’on a parfois tellement faim…

Hubert :           Oui, faudrait avoir le droit de les assassiner !

Raymond :       Qui ça ? Les nobles ?

Hubert :           Mais non, crétin ! Les bêtes sauvages !

Raymond :       Crétin ! Toi, tu vas voir quand on va s’en prendre aux riches !

M.Duplessis :   (indifférent à ces remarques, écrit) « Nous exigeons »… ça va exigeons ?

Hubert :           Oui, oui !

M.Duplessis :   Bon, je reprends : « Nous exigeons par ailleurs l’autorisation de chasser les animaux nuisibles ou non… » ça vous va ? (Ils font oui de la tête)

Georges :         Vous allez dire que je change de sujet, mais… et pourquoi le Roi, il viendrait pas nous voir à Nogent ?

Simone :           Il croit sûrement qu’on a la grippe H1 N1 ! Il a peur de la contagion !

Raymond :       Oui, il a peur de nous ! C’est sûr !

M.Duplessis :   Du calme ! Du calme ! Je résume : « Nous aimerions que le Roi soit plus proche de ses sujets afin qu’il prenne la pleine mesure de nos difficultés réelles. » Ça vous va ?

Tous :              Ouais, ouais… bof, bof ! Ouais, si tu crois pas celle-là ! bof bof !

Raymond :       Enfin, Duplessis, heureusement que t’es là ! On ne sait même pas écrire …

Simone :           Bon, tout ça c’est bien beau, mais…

Hubert :           Les vaches n’attendent pas ! Salut la compagnie ! (Il s’en va)

Simone :           Et moi qui ai laissé les gosses dans la basse-cour ! (Elle s’en va)

Georges :         Faut que je range mes provisions avant l’hiver… enfin ce qu’il me reste à manger ! (Il s’en va)

Raymond :       Eh, attendez-moi ! (Il s’en va)

M.Duplessis :   (Se redresse lentement en posant la plume, s’essuie le front) Ben, ça va pas être de la tarte cette affaire. Enfin, on va envoyer ça au Roi, on verra bien, mais ça va gronder drôlement à Versailles… ils vont être bien étonnés…

II

(Les états généraux)

                        (Le Hibou arrive sur la pointe des pieds.) Salut mes amis, me revoilà ! Ouh ouh ! Quelle affaire, mes amis, quelle affaire ! Ouh là là ! Des émeutes tout l’hiver et au printemps 89… ça gronde, ça gronde… et le Roi a réuni les États Généraux le 5 mai ! Tiens voilà le délégué de Nogent sur Seine qui en revient, il va faire son compte rendu des premier débats (Monsieur Duplessis entre) ; Monsieur Duplessis, m’est avis que tu vas avoir la partie difficile. Voyons comment il va s’y prendre pour leur présenter la chose ! Ah, ah ! Mon gaillard ! (Une foule arrive représentée par trois acteurs. Le délégué monte sur une chaise) Ouh là, pourvu qu’il ne se casse pas le nez par terre, ce serait mauvais signe, mes enfants ! On le sent, ça râle, ça râle, ça grogne, ça rouspète ! Drôlement pas contents, je vous le dit ! Mais chut ! chut ! Écoutons, écoutons…

M. Duplessis :  Mes amis, mes amis… vous allez être satisfaits !

Tous :              Ah ! Ah ! Ah ! Enfin !

Raymond :       Dis-nous Duplessis y’avait du monde ?

M.Duplessis :   Eh bien… eh bien…

Hubert :           T’étais tout seul avec le Roi ou y’avait du monde ?

M.Duplessis :   Arrêtez de plaisanter avec ces choses-là !

Hubert :           Bon, alors, c’est beau, Paris ?

M.Duplessis :   Ce n’était pas à Paris… c’était à…

Hubert :           M’enfin, t’es bien passé par Paris ?

M. Duplessis :  Oui, mais vous savez…

Hubert :           Bon, ça va, ben, c’est tout ce que je voulais savoir… t’énerve pas !

Simone :           Et la salle où que vous étiez, elle était belle la salle ?

Raymond :       Et y’avait des femmes ? Elles étaient belles ?

Hubert :           Y’a eu une messe pour l’ouverture, ça je le sais…

Raymond :       Bon, alors, on a parlé des récoltes ?

M. Duplessis :  Calmez-vous, mes amis, calmons-nous. Oui, nous étions très nombreux, d’autant que les représentants du Tiers État…

Raymond :       C’est quoi d’ça, le Tiers État ?

M.Duplessis :   Ben c’est nous espèce de ballot !

Raymond :       M’insulte pas toi avec tes grands airs là , c’est pas parce que t’es allé voir le Roi que…

M.Duplessis :   Le Tiers État c’est nous ! Tous ceux qui ne sont pas nobles et qui n’appartiennent pas au clergé !

Simone :           Ben dis-donc, ça fait du monde !

M.Duplessis :   C’est pour ça que nous avons exigé d’être représentés par un nombre égal à celui de la noblesse et du clergé réunis.

Simone :           C’est bien ça ! Très bien ! Bravo !

Hubert :           On a dit que le Roi s’était endormi pendant une séance. C’est vrai ?

M.Duplessis :   Oui, c’est vrai… c’était pendant le discours de Necker.

Raymond :       Qui c’est d’ça, Necker ?

M. Duplessis :  C’est le contrôleur général des finances, autant dire c’est lui qui tient les cordons de la bourse quoi… les sous, c’est lui !

Raymond :       Oui, c’est comme ma femme à la maison, quoi…

M.Duplessis :   Attendez, ne m’interrompez pas tout le temps !

Simone :           (à Raymond) Oui, toi, tais-toi ; on a rassemblé de l’argent pour que tu ailles nous représenter là-bas, alors… réponds-nous !

M.Duplessis :   C’est quoi, la question ?

Hubert :           Necker… allez, raconte !

M.Duplessis :   Eh bien… euh, il a fait un discours sur l’état des finances du royaume.

Hubert :           C’est pas brillant, on a compris… et après ?

M.Duplessis :   Et alors nous, le Tiers État on a demandé le vote par tête…

Raymond :       Ouh lààà, explique !

M.Duplessis :   Chaque représentant a son vote et on ne vote plus par les ordres : la noblesse le clergé et le Tiers État, on vote chacun individuellement !

Raymond :       Ben, c’est normal, non ?

M.Duplessis :   Oui, mais au début la demande n’a pas été prise en compte. Le Roi a fait ça (Il fait un geste de refus négligent et hautain du bout de la main)

Raymond :       Il a fait ça ? C’est pas un bon Roi.

Hubert :           Et vous vous êtes laissés faire comme des lavettes que vous êtes.

Simone :           Tu penses, je te l’avais dit, moi…J’aurais dû y aller… je lui aurais dit moi, au Roi, mes poules et les renards…

Hubert :           Qu’est-ce que tu racontes, tu sais même pas lire… et puis tes poules et les renards, le Roi s’en fiche !

Simone :           Oui, bien sûr je sais pas lire… et alors… j’ai une langue comme tout le monde… je sais parler… c’est’y en plus une raison pour se faire envoyer sur les roses… voilà ce que je lui aurais dit au Roi… moi… voilà…

M.Duplessis :   Ne vous en faites donc pas, cela ne fait que commencer… il est question que nous nous réunissions à part pour fonder une Assemblée Nationale…

Raymond :       Tu penses que le Roi va laisser faire, mon œil !

Hubert :           Ouais mon œil ! Ça c’est bien dit ! Comme d’habitude on s’est fait rouler dans la farine, tu parles !

M. Duplessis :  Je ne suis pas de votre avis, mes amis. Croyez-moi, les représentants du Tiers État ne lâcheront rien. Faites-nous confiance !

Raymond :       Tu parles, confiance, confiance… tiens, j’aime mieux parler avec mes vaches, elles au moins elles méritent ma confiance…

Hubert :           Ouais pas sûr que ça marche c’t’affaire …

M.Duplessis :   Ne vous dispersez pas avant d’avoir entendu ceci : ayez confiance mes amis, nous ne sommes pas seuls ! Nous sommes même tout le monde ! Croyez-moi !

                        Tout le monde !

III

(La prise de la Bastille)

 

Le Hibou :        (Il arrive en courant) C’est encore moi ! Je suis tout essoufflé ! Ah là là, ah là là, ça y’est, ça y’est, ce quatorze juillet… le peuple est en marche ! Vous n’entendez pas ces cris, ces pas, ces hurlements. En plein Paris. Ils sont armés, ils sont terribles. Je crois qu’ils vont je ne sais où… mais ils y vont… Attendez,  j’écoute là, ouh là là, ouh là là… Qu’est-ce que j’entends ? La Bastille ? Il vont à la Bastille… c’est un bâtiment énorme… oui, oui, ils sont très nombreux…armés jusqu’aux dents ! Ouh là, moi-même la chouette de Paris, j’ai peur, une de ces trouilles, dis donc ! Oh je me sauve, j’ai trop peur ! Ouh là, la Bastille… ils sont devenus fous… je me sauve…(Il est bloqué par les assaillants qui viennent dans l’autre sens)

La foule :          (figurée par trois ou quatre acteurs ou actrices, fusils en main ) Des Balles ! De la poudre ! Des balles ! De la poudre !

Le Hibou :        Ben, vous avez des fusils !?

Paul :               Oui, mais on n’a pas de poudre !

Le Hibou :        Ben moi non plus !

Paul :               C’est pour ça qu’on va à la Bastille, y’en a là-bas ! Allez fiche le camp. On veut de la poudre ! On veut des balles !

Le Hibou :        Mais pourquoi donc veux-tu des balles et de la poudre ? Qui veux-tu assassiner ?

Paul :               Toi, tais-toi ou je t’assomme avec ma crosse !

Pierre :             On veut des munitions pour nous défendre ! Si tu restes par ici, le Hibou, tu vas te faire étriper !

Le Hibou :        Le bon dieu me protège… vous n’allez quand même pas attaquer la Bastille ! C’est là que sont les prisonniers particuliers du Roi.

Pierre :             Mais si justement, chouette de malheur, tu ne comprends rien ! On veut des balles et de la poudre pour nous défendre et on va libérer les prisonniers.

Le Hibou :        Mais il n’y a que six ou sept prisonniers là-dedans… le diable si j’y comprends quelque chose !

Pierre :             T’occupe pas de comprendre, agis, prends ce fusil… ou va t’en !

Le Hibou :        Je m’éloigne un peu mon ami, mais j’aimerais comprendre… c’est quoi ces canons que vous avez là ?

Pierre :             Tu crois qu’on va prendre la Bastille avec des fourchettes et des petites cuillers ?

Paul :               (Aux canonniers…vers les coulisses) Allez, faites-moi sauter tout ça ! Au feu ! Tirez !

Le Hibou :        Ouh là ! Je me bouche les oreilles moi !

Pierre :             Ça y’est, on a une brèche, on y va, tous dans la Bastille et cognez sur les gardes !

La foule :          Dans la Bastille ! Dans la Bastille !

De Launay :     (Apparaît) Arrêtez malheureux, misérables. (La foule s’arrête) Du calme, en tant que gouverneur de la Bastille, je vous donne l’ordre…

Paul :               T’es gouverneur de rien du tout ! On veut des balles et de la poudre !

Pierre :             Et libère les prisonniers !

De Launay :     Mais le Roi ne voudra jamais !

Paul :               Quel Roi ?

Le Hibou :        Monsieur de Launay… faites ce qu’ils disent ! Obéissez ! Il y va de votre vie !

De Launay :     (se tourne vers les coulisses) Gardes, à moi la Garde ! Tirez sur ces insurgés, ces misérables, ces pouilleux ! (Les gardes n’apparaissent pas ; on entend des voix fortes qui disent : « on ne tire pas sur le peuple »)

Le Hibou :        Sauvez-vous Monsieur de Launay ! Ils vont vous…

De Launay :     Il faudra me passer sur le corps, bande de… vous perdez la tête ou quoi ? !

Paul :               (Il prend De Launay aux épaules) C’est toi qui va perdre la tête ! Viens par ici. Tiens, toi, fais ton travail ! (Il livre De Launay à un garçon boucher qui vient de surgir des coulisses ; il a un couteau à la main) Et pas de pitié !

Pierre :             Attends il faut qu’il nous dise où il y a des balles et de la poudre.

Le Hibou :        Et les prisonniers, les pauvres prisonniers du Roi ?

Paul :               On s’en fiche, on va bien trouver tout seuls ! Allez étripe-moi ce type vite fait, qu’on en finisse ! (Le garçon boucher disparaît avec De Launay et revient avec sa tête… une tête de poupée fera l’affaire…)

Le Hibou :        Quel malheur ! Un si beau jour et il faut qu’il y ait un mort !

Paul :               Des morts il y en aura d’autres, compte sur nous ! Pas de quartier pour les ennemis de la liberté !

Le Hibou :        Pauvre De Launay, il ne risque pas de la voir la liberté ! enfin, si c’est le prix à payer pour que… ouh là là, mais ils y mettent le feu ; ils passent par les brèches et cassent tout… Aujourd’hui, je crois qu’il vaut mieux être le Hibou de Paris que le Roi de France. J’entends qu’on réclame du pain. On a faim. Ils hurlent : « À bas la Bastille ! À bas le pouvoir royal ! Vive la liberté ! »

Pierre :             (revient) T’es encore là, toi ?

Le Hibou :        Ben oui, tu vois, je n’ai pas quitté la scène. Je suis témoin. Le Hibou de Paris doit avoir les yeux partout. Je suis le grand témoin tu comprends ?

Pierre :             Oui, regarde bien ! C’est un événement capital !…

Le Hibou :        C’est une révolte ?

Pierre :             Non, le Hibou, c’est une révolution.

Le Hibou :        (avec admiration) Une révolution, une révolution… je m’en souviendrai.

Pierre :             Pas seulement toi, le Hibou. (Il crie) Le monde entier s’en souviendra !