Avec ce numéro 22, la revue Contrelittérature, fondée il y a dix ans, affirme résolument son orientation chrétienne.
La lecture de la revue se propose comme une déambulation orientée par la représentation d’un plan de cathédrale. Ainsi les différentes rubriques sont autant de stations : narthex, nef, transept, croisée, chœur, abside, déambulatoire. Cette « architecture » rythme la lecture et met en résonance les différents textes. La revue, loin d’être une compilation d’articles, est une véritable construction.
Dès l’entrée du narthex, Alain Santacreu présente une étude des transformations sémantiques du mot « cœur ». À travers les différentes acceptions hébraïque et grecque, on retrouve l’antagonisme du prophétisme biblique et de la philosophie hellénique, deux visions du monde que l’article tente de réconcilier.
En avançant dans la nef, on lira deux textes d’auteurs éminents. Le premier, d’Edouard Glotin, s.j., qui a consacré sa vie de chercheur au thème du Cœur de Jésus ; le second, de Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, qui s’attache à montrer la présence primordiale du Cœur dans les psaumes.
Dans le transept, on découvrira deux belles études : l’une, de Michel Fromaget, un des plus importants représentants actuels de l’anthropologie spirituelle, qui, en prenant comme support les Artes moriendi médiévaux, dénonce l’absence tragique de l’accompagnement des mourants dans notre société post-moderne ; l’autre, de Guillemette Cadel, est un hommage à l’œuvre essentielle de Maurice Zundel.
À la croisée du transept, on trouvera un texte superbe de Jean-Marie Mathieu qui s’applique à relever l’analogie du Sacré-Cœur avec le Nom de Gloire de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le Chœur se compose d’un dossier consacré au philosophe chrétien Jean Borella dont on pourra lire un texte inédit intitulé « Je suis l’Immaculée Conception ». Deux excellentes études de Bruno Bérard présentent la pensée d’un auteur dont l’influence sur l’avenir du christianisme pourrait se révéler déterminante. Un dernier article d’Alain Santacreu recense Problèmes de gnose, un des récents ouvrages du philosophe.
Un déambulatoire clôt la revue en l’ouvrant vers la thématique du prochain numéro : la spiritualité dans l’art et la littérature. Le texte-manifeste du Père Félix Anizan, « Aux écrivains et aux artistes », paru en 1926 dans Regnabit, est repris in extenso. Enfin, un poème éponyme de Gwen-Garnier Duguy, « Au commencement est le cœur », vient boucler le circulus de la lecture.
Cette revue-livre peut être commandée dans toutes les librairies.
Chez l’éditeur : L’Harmattan
Abonnements : Contrelittérature, L’Ancien Presbytère, 28170 Saint-Ange.