(actualité)
Pas de conséquence nationale dans le camp présidentiel ?
Et bien si ! Certes, rien ne changera au gouvernement, mais la masse des élus locaux UMP va faire pression. Ils vont avoir peur d'être balayés sur l'autel de la stratégie sarkozienne : parti unique et ouverture à gauche.
La stratégie du parti unique et de l'ouverture à gauche a été résumée en début de mandat, par l'ami du Président, Devedjian, qui réclamait l'ouverture jusqu'aux sarkozystes. L'électeur sarkozyste finit par ne plus se reconnaître dans ses listes qui "font la part belle" aux alliés. L'ouverture rapporte-elle des voix ? Quand les résultats ne sont pas là, quand la crise domine, non ! La pratique UMP de la fusion à droite rend illisible la diversité des sensibilités : libérale, centriste, gaulliste, gauche...
Quelle leçon pour les présidentielles ?
Les électeurs sarkozystes n'ont pas changé de camp.
Ils seront là demain si... si la croissance repart à la hausse, si le chômage repart à la baisse, si le pouvoir d'achat peut croire en l'avenir. Ensuite, le parti unique est fait pour gagner les présidentielles : la droite affiche que ce qui la rassemble est définitivement supérieur à ce qui la sépare.
Si la gauche venait à croire qu'elle peut reprendre la route du passé, elle prendrait le risque de nouvelles déconvenues. On peut gagner l'élection parce qu'on est le meilleur ou parce que les autres sont sanctionnés ; la gauche peut se contenter de la version 2 et perdre 2012.
Quel deuxième tour ?
En général quand un camp est en perdition, ses électeurs le lâchent.
Mais là, la droite est plus en perdition par abstention que par évolution de la majorité du pays. Il n'y a pas de vague rose ou de gauche. Aussi, exceptionnellement, je crois à une possible remontée de la droite sans que cela influe sur les majorités régionales.
Quel avenir pour l'UMP
L'UMP veut dire Union pour un Mouvement Populaire. L'idée est celle d'un parti de masse. Or, ce parti (pas moins, pas plus que les autres) est un club d'élus, un syndicat de sortants qui organise ses distributions de postes à tous ses amis notamment hors UMP, et qui n'a aucune considération pour ses adhérents. Le pouvoir a été recentralisé et les adhérents n'ont pas le droit à la parole sauf pour des débats sans enjeu d'idées comme l'arbitrage Karoutchi-Pécresse.
Sa base adhérente devrait prolonger sa chute et sans se rétablir pour 2012 (hypothèse) perdre de son intérêt.
Les partis politiques et les adhérents ne servent pas à grand chose, là où on a des sortants, là où on a un réseau de vecteurs d'opinion. Mais pour aller à la conquête des terres de gauche (ou inversement) il faut des troupes. Or, ceux qui dirigent les partis sont des sortants. Ils servent d'abord leurs circonscriptions (leurs proches) avant de s'occuper des conquêtes de demain.
cajj