Partant du principe que le président de la république n’est pas, loin de là, un perdreau de l’année, nous pouvons considérer qu’entre ces deux tours des élections régionales, Nicolas Sarkozy est désormais persuadé de ce nouvel adage, « à scrutin régional, conséquences nationales ». L’homme qui voulait décomplexer la droite en promettant d’en découdre avec Mai 68, de réformer – comprendre de faire reculer le plus d’acquis possibles -, de promouvoir « la valeur travail » se retrouve dans une mauvaise passe dont il n’est plus certain de se sortir d’ici les prochaines présidentielles. Autrement dit, ce qui apparaissait il y a quelques temps encore comme une évidence, Sarkozy se succédant à lui-même, n’est plus du tout une certitude tant le petit génie du bricolage qui siège à l’Elysée est en situation inconfortable à l’égard du pays comme de sa majorité.
Dès lundi matin, le pays rentrera définitivement dans la séquence politique des présidentielles. Nicolas Sarkozy n’aura d’ailleurs guère que quelques mois pour inverser une tendance pour le moins défavorable et il n’est plus certain que l’ensemble des propos contenus dans l’interview du Figaro Magazine de samedi dernier continuent d’être d’actualité d’ici l’état. Si l’actuel Président n’arrivait pas à remonter la pente dans des délais relativement contraints il n’est plus sûr et certain que sa candidature pour un second mandat s’imposerait sauf si l’actuelle opposition, Parti Socialiste en tête, demeurait dépourvue de réponse globale, crédible et donc réaliste. Il y a quelque peu, à l’occasion de la disparition du leader travailliste anglais Michael Foot, certains faisaient état de son programme pour les élections de 1983 jugé alors comme très à gauche. Un programme dont la pureté n’avait d’égal que l’échec retentissant puisque il n’avait permis, face à Thatcher, de permettre l’adhésion de seulement 30% des électeurs. Un programme qui restera dans…