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Si beaux et doux chemins que ceux qui se croisent
Tissent toile à la surface d’un monde d’improbables rencontres
Voici
L’espace des nuées se déchire
Tu te tiens là
Debout
Fragile et vibrante
*
Sentiers suivis en méconnaissance de l’autre
Rien n’indique la voie
Il n’est point d’indicateur
Pour dire où se produira la rencontre
*
Elle se fait entre deux paupières à peine entrouvertes
C’est une fenêtre qui brille dans la nuit
Nous avons plongé pour échapper aux balles
Erré sans nous connaître aux mêmes barbelés frontaliers
*
C’était un temps de repli
Un rideau de fer séparait les mondes
Ce n’était que mêmes idées déclinées en conjugaisons différentes
De part et d’autre n’étaient qu’humains érigés en victimes
De part et d’autre n’était que fuite
*
Nos routes qui se croisent juste avant l’aube
Une pluie nous réunit
Entre deux baleines
Sous la toile étanche à notre soif
*
Les routes parallèles se rejoignent toujours
En des lieux à mille milles de nos plus saines espérances
Nous croisons au large de rivages inconnus
La brume se déchire sur les récifs
Nous louvoyons encore un peu
Tentons d’éviter le naufrage
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Manosque, 17 février 2010
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