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Les chefs de file de la ligne dure sont expulsés de l’UDD après avoir contesté l’approche pacifique de la direction et demandé des changements à la tête du parti d’opposition

Publié le 18 mars 2010 par Assofi

Les chefs de file de la ligne dure sont expulsés de l’UDD après avoir contesté l’approche pacifique de la direction et demandé des changements à la tête du parti d’oppositionLa décision prise par le Front Uni pour la Démocratie contre la Dictature (United Front for Democracy against Dictatorship ou UDD) de rompre les liens avec Surachai Danwattananusorn et le spécialiste de l’armée, Khattiya Sawasdipol, met en lumière les dissensions dans le camp des sympathisants de l’ancien premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra.

Leur mouvement est divisé en trois factions. L’une est dirigée par Veera Musikhapong, Jatuporn Prompan et Natthawut Saikua et organise la manifestation actuelle. Weng Tojirakarn, Arisman Pongruengrong et Suporn Atthawong font partie de ce groupe.

Les autres factions comprennent un groupe dirigé par le général de division Khattiya, qui dispose d’un proche allié en la personne de Panlop Pinmanee, un ancien général de l’armée, membre du parti Pheu Thai, et Siam Daeng (Rouge Siam), un mouvement dissident de l’UDD dirigé par Surachai Danwattananusorn, lui-même soutenu par Jakrapob Penkair.

Veera Musikhapong, Prompan et Natthawut Saikua ont décidé d’expulser de l’UDD le général de division Khattiya Sawasdipol ainsi que Surachai Danwattananusorn, en raison de désaccords sur la stratégie du parti antigouvernemental.

Khattiya Sawasdipol et Surachai Danwattananusorn ne souscrivent pas à la démarche pacifique de l’UDD et pensent que ce ne sont pas les actions non-violentes prônées dans le cadre du rassemblement actuel de l’opposition qui pourront apporter une évolution de la société. Selon eux, le changement ne peut être atteint que par des moyens radicaux.

Les factions dirigées par le général Khattiya Sawasdipol et par Surachai Danwattananusorn ont désapprouvé le concept de manifestation pacifique dès le début. Alors que les trois dirigeants principaux de l’UDD ont parlé des objectifs à atteindre par des moyens non-violents, le général Khattiya Sawasdipol a appelé les chemises rouges à faire le siège du Parlement et, par voie de presse, a demandé aux députés de modifier rapidement la Constitution pour ensuite former un nouveau gouvernement. Jatuporn Prompan a qualifié cette idée d’absurde.

En plus de son opposition à la protestation pacifique, Surachai Danwattananusorn, un ancien membre du Parti Communiste de Thaïlande aujourd’hui défunt, a perdu patience vis-à-vis des trois dirigeants de l’UDD et a fustigé l’absence de ligne directrice ainsi que la « mauvaise stratégie » choisie pour la manifestation. Khattiya Sawasdipol et Surachai Danwattananusorn voudraient que les trois chefs du parti démissionnent de leur poste à la tête de l’UDD et demandent d’autres changements à la direction du mouvement.

« Ils ne sont plus compétents pour mener le parti. Ils n’écoutent personne », a déclaré M. Danwattananusorn, ajoutant que sa faction était sur le point de quitter la manifestation se déroulant dans l’avenue Ratchadamnoen.

Ayant désormais rompu les liens avec les factions dirigées par Khattiya Sawasdipol et Surachai Danwattananusorn, Veera Musikhapong, Jatuporn Prompan et Natthawut Saikua devront démontrer que leur approche est la bonne.

La manifestation entre dans son cinquième jour aujourd’hui, et rien n’indique que le gouvernement acceptera leur demande de dissolution de la Chambre des représentants. Le sang des manifestants répandu devant la Maison du Gouvernement, le siège du Parti Démocrate et à la résidence du premier ministre Abhisit Vejjajiva n’a pas réussi à mettre en difficulté la coalition au pouvoir.

Mais les fractures au sein de la direction de l’UDD auront des conséquences néfastes pour le mouvement des chemises rouges.

Les trois dirigeants de l’UDD continuent de croire qu’ils arriveront à leurs fins en faisant durer la manifestation aussi longtemps que possible. Ils misent sur l’arrivée de nouveaux manifestants et auront besoin de l’aide de députés du parti Pheu Thai et de politiciens locaux pour mobiliser les sympathisants en province et les faire venir à Bangkok.

Veera Musikhapong, Jatuporn Prompan et Natthawut Saikua doivent prouver aux factions radicales que leur approche pacifique finira par porter ses fruits.

Quant à Thaksin Shinawatra, l’ancien premier ministre évincé, personne ne sait ce qu’il pense du conflit entre ses partisans. La décision prise par les trois dirigeants de l’UDD de couper les liens avec Surachai Danwattananusorn et Khattiya Sawasdipol n’a pas été évoquée par Thaksin Shinawatra au cours de sa vidéoconférence d’hier soir (17 mars 2010).


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