High On Fire, des serpents dans le studio

Publié le 18 mars 2010 par Laurent Gilot @metalincmag

« Je joue de la guitare probablement mieux que jamais. Je me suis entrainé tous les jours pendant 12 heures d’affilées. J’ai le sentiment d’être allé jusqu’au bout de mes limites en matière de chant et de jeu de guitare. C’est épuisant mais, en même temps, très libérateur. » C’est avec ces mots-là que le fondateur de High On Fire, Matt Pike, s’exprime en parlant du cinquième album du power trio, « Snakes For The Divine ». Aux manettes de ce disque on retrouve Greg Fidelman qui a fait ses armes en tant que producteur et ingénieur du son sur les derniers albums de Metallica et Slayer. Ces expériences l’ont transformé en véritable bête de studio, Mike étant bien placé pour le savoir : « J’ai passé des heures à perfectionner mon jeu. La plupart du temps, je ne faisais même pas de break pour manger… J’ai dû jouer parfois jusqu’à 500 fois le même morceau mais, au final, l’ensemble sonne vraiment bien. Greg aime avoir une très bonne prise en faisant attention aux moindres petits détails. C’est comme si tu étais en permanence sous un microscope. » Pour « Snakes For The Divine », le groupe a travaillé en amont la pré-production dans les studios Swing House à Hollywood, ce qui lui a permis d’arriver à un résultat plus aboutis. « Ce disque contient probablement les chansons les plus heavy et les plus speed que l’on n’ait jamais écrites », précise Jeff Matz, le bassiste. « Il y a vraiment des titres très thrash dans ce disque. » Il faut dire que, entre chaque session, les stoner metalleux ont beaucoup écouté des classiques du genre, de Celtic Frost en passant par Venom, Slayer (on pense parfois au son mat du quatuor), Judas Priest ou Iron Maiden. Au final, cela donne cette direction musicale si caractéristique au disque. Le batteur Des Kensel s’est, par exemple, doté pour la première fois de deux grosses caisses en studio : « Après l’enregistrement du précédent album, la marque Tama a proposé de me sponsoriser. Je me suis donc dis que j’allais essayer d’avoir le kit de mes rêves. Puis, Tama n’a pas pu me fournir la batterie avant notre premier concert avec Opeth. J’étais au pied du mur, je n’avais pas pu le temps de me familiariser avec ce nouveau dispositif et tout le monde me disait que si je ne m’y mettais pas lors de ce concert, c’est que j’étais une sacrée mauviette ! » Et lorsqu’on lui demande si cette nouvelle installation à changer son approche du metal, Kensel explique : « Une fois que l’on m’a livré ce kit de batterie, je me suis acheté une paire de Nike blanche montante et un pantalon militaire. A partir de ce moment-là, je me suis senti comme replongé dans le metal des 80’s. » Pour ne pas laisser de côté les fans du précédent opus, « Death Is This Communion », Matt Pike précise que le groupe a composé quelques titres très lents, d’inspiration doom, dans le droit fil de ce que High On Fire a pu produire dans le passé. Côté lyriques, Matt s’est bien amusé à développer des histoires autour des théories du complot et, en particulier, celle du théoricien David Icke qui prétend que la plupart des gouvernants (George W. Bush, Queen Elizabeth II…) sont en fait des extra-terrestres chargés de conduire le monde à sa perte. Les connaisseurs apprécieront !

Markus Schenker
Source : Revolver
Photo : Travis Shinn

High On Fire, Snakes For The Divine (Century Media/Pias)
Sortie le 8 mars 2010

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www.myspace.com/highonfire

High On Fire, Frost Hammer, video