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Gloire à nous

Publié le 18 mars 2010 par Malesherbes

Ce matin, j’écoutais France-Info. J’ai ainsi pu entendre notre Premier ministre déclarer au cours d’un meeting à la Mutualité : « A tous ceux que la violence inquiète, à tous ceux qui veulent faire reculer la peur, je leur demande de nous juger sur nos actes et de ne pas se disperser dans leurs votes ». J’ai été scandalisé par une telle indécence. J’ai perçu dans ce propos deux messages : « N’allez pas perdre vos voix sur le FN ! » et « la sécurité, c’est nous, le laxisme c’est la Gauche ! ». Or, quelle est la situation ? Nous voici en 2010, après quinze ans avec un Président de droite, huit ans avec une Assemblée nationale RPR puis UMP, trois ans avec un Président de la République, Nicolas Sarkozy, tout puissant et omniscient, ayant précédemment exercé cinq ans durant les fonctions de Ministre de l’Intérieur. Comment, après un tel échec, peut-on oser utiliser le drame de Dannemarie-les-Lys à des fins partisanes ?

Comme si cela ne suffisait pas, François Fillon en rajoute : «  La semaine dernière à Epernay, des voyous ont violemment caillassé des policiers qui procédaient simplement à un contrôle routier. L'un d'entre eux vient de décéder ». Fort heureusement, cette dernière information était inexacte. François Fillon a donc adressé une lettre d’excuses à la famille du fonctionnaire, écrivant en particulier : « C'est une erreur matérielle qui s'est glissée dans un discours, c'est une faute qui a été commise en terme de communication par ceux qui m'ont conseillé ». Quelle élégance, quelle classe ! « C’est pas ma faute, c’est la sienne !». On se croirait dans la cours de récréation d’une école élémentaire.

Le journal de France 2 de ce jeudi barrait ses images d’une phrase : « l’insécurité s’invite dans la campagne ». Pas du tout, l'insécurité n'a rien fait  C’est la Droite qui, comme en 2002, l'invite le thème sécuritaire dans la campagne eavec la complicité  d'une télévision et de  journalistes aux ordres. Il faut vraiment compter sur la stupidité du corps électoral pour se glorifier ainsi de ses échecs !

Mercredi à 20 heures, sur la même France 2, une femme policier déclarait : « vous savez c’que sait, le meilleur des policiers, c’est le policier qui rentre chez lui tous les soirs en entier ». Je souscris sans réserve à cette affirmation. Mais il en va de même :

- pour le terrassier risquant d’être enfoui par un glissement de terrain,

- pour le commercial qui, outre ses visites à des clients, conduit lui-même son automobile, avec les risques inhérents, à la différence de tant d’excellences,

- pour l’employé d’Orange, soumis à d’excessives pressions de sa hiérarchie.

Lorsque le malheur frappe leurs familles, qu’il s’agisse d’un meurtre, d’un accident ou d’un suicide, la douleur et la perte sont les mêmes.

« Je leur demande de nous juger sur nos actes ». Comptez sur nous, Monsieur le Premier ministre !


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