Qu'il s'agisse de présenter un projet lors d'une réunion professionnelle, de faire l'éloge de votre frère à son mariage ou de prendre la parole à un dîner, il est parfois des moments dans la vie où vous n'avez plus le choix : il faut occuper le devant de la scène et accepter que tous les regards convergent vers vous... Votre aptitude à vous exprimer fait partie, de manière intrinsèque, de l'image que vous renvoyez ; c'est pourquoi il m'arrive fréquemment d'aider les candidats au relooking à valoriser également cette facette de leur image. Vous pensez que votre timidité est insurmontable ? Que vos mains moites et votre voix tremblante vous empêcheront de prendre la parole correctement ? Voici quelques astuces pour retrouver confiance en vous et faire un discours qui tienne la route...
LE REPÉRAGE DES LIEUX
Tentez, dans la mesure du possible, d'aller faire un tour dans l'endroit où vous allez parler en public : cela dédramatisera le lieu lors du jour J.
LA PRÉPARATION DU DISCOURS
- Lorsqu'on n'y est pas habitué, une prise de parole devant plusieurs personnes ne s'improvise pas. Si vous comptez sur le facteur chance pour vous souffler quelques bons mots au moment crucial, je préfère briser vos illusions : vous risquez fort le bredouillage.
- Je vous engage au contraire à rédiger à l'avance ce que vous allez dire et à le répéter plusieurs fois, chez vous, tout seul ou devant un proche. Quand vous le saurez quasiment par coeur, oubliez vos papiers : l'attention de vos auditeurs sera davantage captée par une parole faussement spontanée et libre, que par la lecture plus ou moins monotone de vos notes...
- Si toutefois vous ne pouvez pas vous passer de ces fameuses notes, soulignez-en les idées principales et utilisez-les seulement comme un aide-mémoire : vous gagnerez ainsi de la confiance en vous en ne redoutant pas le trou de mémoire.
LES DIGRESSIONS
Même si vous commencez à vous sentir à l'aise devant votre auditoire, ne vous laissez pas aller aux parenthèses inutiles ou aux blagues fumeuses ; suivez la ligne que vous étiez fixée au départ et allez droit au but.
LE DÉBIT DE VOTRE VOIX
De lui dépend en grande partie la réussite de votre prise de parole.
- Parlez assez lentement, tout en évitant d'utiliser une voix traînante. Même si vous mourez d'envie de retrouver au plus vite votre place au fond de la salle, articulez bien de façon à être compris de tous. Vous pouvez lire à ce sujet mon article sur le pouvoir de votre voix.
- Un truc de professeur : parlez toujours comme si vous vous adressiez aux personnes les plus éloignées de vous, mais sans crier pour autant ; votre voix y gagnera en intensité et en pouvoir de conviction.
LA GESTUELLE
- Pendant que votre voix émet les sons qui produisent le langage verbal, votre corps envoie lui aussi des signaux qui représentent une autre forme de langage, non verbal. Faites en sorte que les deux langages ne se contredisent pas entre eux. Par exemple, si vous vous touchez le nez en évoquant votre souci de vérité, vous ne serez pas crédible ; de la même manière, si vous prônez votre esprit d'ouverture les bras croisés, vous aurez du mal à convaincre l'assemblée...
- Faites attention aussi à vos gestes parasites (tortillage de cheveux, grattage d'oreille, frottement de menton, mordillement de lèvres, etc.) : ils traduisent votre état d'esprit bien plus que vous ne l'imaginez. Soyez vigilant à votre image globale.
LE REGARD
Baissez les yeux le moins possible. Regarder ses pieds, c'est laisser à penser que vous n'assumez pas totalement ce que vous êtes en train de dire. Faites un effort sur vous-même et regardez les personnes de l'auditoire dans les yeux. Il ne s'agit pas de les fixer sans ciller pendant une minute, mais de faire passer son regard de l'une à l'autre toutes les 3 ou 4 secondes. Vous donnerez ainsi l'impression d'être sûr de ce que vous avancez.
LE DIALOGUE
- Malheureusement pour le timide qui est en vous, une prise de parole en public est souvent suivie d'un dialogue avec l'auditoire, que ce soit lors d'une réunion de parents d'élèves ou dans un cadre professionnel. Pour y échapper, ou du moins en minimiser les effets, la technique consiste à couper l'herbe sous les pieds des éventuels intervenants en anticipant les questions : "Si l'on me demandait ce que je pense de l'évolution de l'écriture de Rabelais entre Pantagruel et le Tiers-Livre, je répondrai ceci"...
- Une autre technique consiste à demander, à la fin de votre intervention, s'il y a des questions : rien de tel, généralement, pour glacer le sang de vos auditeurs (qui pour la plupart détestent, comme vous, s'exprimer en public) : vous avez des chances d'entendre les mouches voler, et quelques soupirs de soulagement s'exhaler lorsque vous vous retirerez de la scène (de l'estrade, du bureau central) en remerciant votre public de l'attention qu'il vous a porté...