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J&H;#008 Mix / Exoplanet

Publié le 18 mars 2010 par Jekyllethyde

J&H;#008 Mix / Exoplanet


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J&H;#008 Mix / Exoplanet

Je me souviens de ce matin en novembre dernier lorsqu’au hasard d’une onde wifi, nous sommes tombés sur l’EP « Odd Flutter » de Exoplanet, inconnu au bataillon officiant dans l’infamous world de la progressive House.
Entre distorsions et riffs de synthés planants, le style de ce jeune hollandais signé sur le label Proton développe un univers chamanique et envoûtant, à mi-chemin entre une prise de Lexomil massive et une infusion de Peyote en Amérique du sud… Autrement dit, le son parfait  pour partir en road trip dans les recoins caverneux de ses neurones  avec pour seul bagage, l’intégral de Lewis Carroll et un coupe-coupe.

Alors, après l’avoir placé en pôle position de notre playlist de Novembre, voilà qu’il revient sur Jekyll et Hyde avec cette fois-ci, un mix exclusif de plus d’une heure, ainsi qu’une interview pour en savoir un peu plus sur le bonhomme !

Préparez votre verveine et ouvrez vos chakras, voici Exoplanet :

A quel âge t’es-tu lancé dans la production ?

Il me semble que j’avais 13 / 14 ans… C’était l’époque de la trance et de la progressive, qui m’ont séduite par respectivement leurs mélodies et leur côté atmosphérique. Puis au gré du net, j’ai pu « rencontré » quelques producteurs, ce qui m’a permis de me rendre compte que derrière l’artiste ne se cachait pas un demi-Dieu enfermé dans sa tour d’ivoire. J’ai donc décidé de m’y mettre, téléchargé une version crackée de FruityLoops, puis commencé à faire… de l’horrible musique.
J’ai cependant continué naïvement, accumulant grâce à l’âge d’or du MP3 et de l’internet, une connaissance musicale plus vaste.

Ce n’est que plus tard que j’ai découvert Reason : un véritable nouveau départ. Certes mes morceaux sont restés mauvais mais moins qu’auparavant. Reason m’a permis d’allier modularité et simplicité sans pour autant laisser tomber mes anciens samplers VST et Virus C que j’utilise sur Cubase ou Fruity avant de les ré-importer sur Reason… Config que j’utilise encore aujourd’hui.

Pourquoi la musique ?

Je ne sais pas vraiment… J’adore la musique et j’avais les outils pour en faire ! Pourtant je n’y connaissais rien, et n’en connais encore que très peu. Je n’ai jamais joué d’instrument, jamais appris à me servir d’un logiciel, je me suis formé sur le tas en m’amusant. Et puis j’ai toujours eu un penchant prononcé pour la création. Si je ne faisais pas de musique, j’écrirais, peindrais ou construirais de petites statues en argile je pense.

Quels sont tes unfluences ?

Monolake est un de mes artistes favoris. Il est le parfait exemple du producteur qui réfléchit à chacun des sons qu’il introduit dans ses morceaux, sans compter que c’est un génie en matière de design sonore… Et pourtant je lisais récemment dans une interview qu’il doutait de ses capacités en début de carrière ! Ce qui est dingue quand on voit le talent qu’il a… Même s’il est vrai qu’il n’est pas un magicien des mélodies…
Ce qui est par contre le cas de Bluetech alias Evan Marc, un autre de mes artistes phares, lui aussi influencé par Monolake évidemment – mais qui se focalise moins sur le côté technique pour privilégier le côté émotionnel.

Ces deux gars sont le parfait exemple du producteur idéal qui réfléchit à l’emplacement de chaque petit son, ainsi qu’au sens de ceux-ci.

Tu dis aussi t’intéresser à une technique appelée la synesthésie, peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?

La synesthésie est inhérente à l’expérience musicale. Elle te permet de ne pas écouter la musique telle un simple son, mais de la retranscrire d’une manière sensorielle et à différents niveaux émotionnelles. Elle doit t’envoyer des frissons dans toute ta colonne, et te permettre d’entendre le poids d’une grosse basse comme si elle était soumise à la gravité ou de réaliser qu’un synthé atmosphérique s’identifie à la couleur jaune.
Après à chacun sa propre interprétation en fonction de son ouverture sensorielle. Cependant le principe reste le même, le son ne s’appréhende pas seulement par l’oreille. Mais bel et bien au travers chacun de nos sens (ceux qui prennent du LSD comprendont desuite de quoi je parle), ce qui te permet ensuite de construire ta musique d’une façon physique comme l’on peindrait un tableau, cuisinerait un plat ou réaliserait une sculpture.
Pour ma part, j’aime représenter mes sons par des formes géométriques flottant dans l’espace, ayant pour chacunes d’entre elles une certaine texture. Cela me permet lorsque je compose, de superposer chaque forme en fonction de sa taille et de sa texture afin que tout s’accorde bien à la manière d’une construction physique.

exoplanet–odd-flutter

Comment, et sur quoi travailles-tu ?

Je commence par construire une ébauche de track sur Reason, qui se finit la plupart du temps par une loop qui définira la structure basique du morceau. J’exporte ensuite cette loop vers Ableton pour y rajouter quelques sons, des textures, et des drums, avant de retourner sur Record importer le tout. A ce moment-là, j’ai généralement une idée globale de la track finale et me mets donc à séquencer.

Je sais que ça peut paraître assez étrange comme technique de travail et on peut se demander pourquoi je ne fais pas simplement tout sur Ableton (d’autant plus étant un fan de Monolake, le père de Ableton). Cependant il y a quelques raisons à cela. Primo, la facilité que me procure Reason et Record que j’utilise depuis un moment et qui me permettent de faire exactement ce que j’ai en tête grâce à leurs modularités, ma config, ainsi que la représentation visuelle des racks et des cables. Segundo, Reason et Records ne crashent jamais, contrairement à Ableton qui bugge lorsqu’on le couple à l’usage de VSTs. Et enfin le sequencer de Reason est vraiment génial… Il me permet de travailler de manière claire et rapide.

Enfin, on va finir par croire que je reçois de l’argent d’un mystérieux financier suédois, alors je dois dire qu’Ableton a aussi de nombreux avantages comme les distorsions, bien plus deep que dans Record, très utile pour étirer une loop en un étrange son. Il y a aussi de nombreux effets et instruments géniaux qui, cumulés aux VSTs offrent des possibilités infinies… Donc Ableton Live est super pour… le live bien entendu !

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Je prépare un album sur le label Proton. Pas seulement un long EP mais une véritable journée relatée au travers d’une séries de tracks qui raconteront une histoire… Après quelle histoire, je ne sais toujours pas vraiment, mais cela devrait refléter le spectre complet d’Exoplanet !
En attendant, j’ai une sortie d’EP prévue en avril « Owl’s Odyssey », ainsi qu’une nouvelle compo live sur Ableton pour les mois à venir.

Quelques mots sur le mix que tu nous a concocté ?

Le premier morceau « Enter the archive » a été réalisé spécialement en guise d’ouverture pour ce mix. On peut y entendre quelques percus « Glitch », ainsi que les distorsions d’Ableton dont je parlais avant. Je pense que c’est une bonne ouverture de set avec une atmosphère sombre couplée à une sensation inquiétante.
On arrive ensuite sur « Out of the Fog Within », qui enchaîne sur cette étrange atmosphère et nous introduit « Mindfolds », où j’ai utilisé des samples du film « Human Traffic » (ça sortira en mai sur Mistiquemusic).

Dans « The People Look Like Flowers at Last » (en référence au livre de Charles Bukowski), je me suis amusé à trifouiller la 303 (enfin l’émulateur de 303 d’Audioréalisme). J’adore ces sons acides old school, et c’est d’ailleurs dommage que la 303 soit si peu utilisée dans la progressive aujourd’hui ! Peut-être que les gens trouvent que cette machine a été trop utilisée et qu’elle est obsolète, ce sur quoi je suis ne suis pas du TOUT d’accord ! Cet instrument est comme le piano ou le violon, intemporel !

« Explorer » est le premier morceau du mix à être déjà sorti – Ma première release sur le label Particles. J’aime cette track car elle capture le son du mouvement «néo-trance » en le combinant à des éléments techno créant quelquechose de nouveau – un peu comme les morceaux d’Oxia avec des sons de cloche ou de Domino et comme Minilogue – The Leopard (Extrawelt remix). Un style mort-né devenu très rapidement conventionnel et sur-fait… Mais je suis content d’y avoir apporté ma petite contribution.

Le groovy « Cicadenzang » (qui signifie la chanson des Cicadas en allemand) est pour le moment mon morceau le plus récent à base de sons de 303. Vient ensuite mon remix pour Cid Inc de Defrost, où j’ai transformé le morceau original bien club en quelquechose de plus atmosphérique. Ca devrait sortir sur Proton très bientôt.

Et enfin la dernière track, une des mes meilleures, remasterisée spécialement pour ce mix, qui exprime un large sentiment de mélancolie sous forme de tribute pour Airwave – Alone in the dark.

Au final, j’ai pas mal axé ce mix sur mon aspect « progressive ». Pas beaucoup de Breaks ou d’IDM… j’aurais pu le faire différemment mais c’est le flow qui est le mieux sorti. J’aurais eu plus de mal à mixer mes morceaux bizarres !

J&H.Exlu008_Exoplanet – MEtaphysical archive by 2sheep4coke

Download – Exoplanet – Metaphysical Archive (Mediafire)

Exoplanet myspace

Tracklist

1. Enter The Archive
2. Out Of The Fog Within
3. Mindfold
4. Distant Embrace
5. Brickwall Of Love
6. The People Look Like Flowers At Last
7. At Least This Won’t Fade
8. Explorer
9 Cicadenzang
10. Cid Inc. – Defrost (Exoplanet Remix)
11. Last Light In The Dark


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