Si Amazon a cédé à la volonté des grandes groupes d’éditions de fixer librement le prix des livres, la firme de Jeff Bezos demande en retour la signature d’un contrat exclusif de trois ans permettant de bénéficier des meilleurs prix et conditions de ventes. Evidemment ce n’est pas du goût d’Apple, qui de son côté exige des éditeurs qu’ils ne vendent pas leurs livres auprès d’autres distributeurs en dessous des prix établis sur l’iBookStore.
Amazon est en mauvaise posture dans la mesure où elle a bâti sa position de leader grâce au Kindle et sa politique du livre à 9,99$. Contesté par les éditeurs et l’agency model d’Apple, le livre à 9,99$ qui faisait l’attrait du géant américain n’a plus de raison d’être. Or il semblerait que les maisons d’éditions ne soient pas non plus enthousiastes à l’idée de signer un contrat de trois ans avec Amazon. Considérant que le marché du livre électronique est en plein essor, les éditeurs ne veulent pas s’engager en signant des accords contraignants, préférant s’adapter et ajuster leur position en fonction des évolutions du secteur.
Du côté des petits éditeurs, la situation est également délicate. Amazon souhaite maintenir leurs livres à 9,99$, mais se voit confronté ici aussi à la concurrence d’Apple. La firme de Cupertino profite de son attractivité pour mettre la pression sur les petites maisons d’éditions en leur indiquant que la présence de leur catalogue sur l’iBookStore est conditionnée à l’exportation de l’agency model auprès des autres revendeurs. Là encore le bât blesse, et les petits éditeurs semblent amenés à devoir choisir entre le Kindle et l’iPad étant donné qu’Amazon n’entend pas faire de concession sur le prix des livres en dehors des plus grands groupes d’éditions.
Le problème dans l’histoire c’est que si Apple et Amazon tentent d’imposer leur modèle économique respectif, on risque de voir une portion de l’offre de livres numériques sur le Kindle Store, et l’autre sur l’iBookStore tant que l’un des deux géants n’aura pas céder.
Partager cet article :