De Pierre Encrevé, Michel Braudeau
éd. Gallimard, 194 p.
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Pierre Encrevé est linguiste, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Michel Braudeau qui fut son élève est romancier et journaliste, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Française. Ces deux amis de longue date s'entretiennent sur une vieille passion commune, la langue française.
Leurs conversations se font au grés des promenades dans les jardins et musées de Paris. Des lieux historiques comme les Tuileries pour parler de l'histoire de la langue française, son évolution phonétique, sa richesse et sa complexité. Particulièrement lorsqu'elle se conjugue sous le mode de la justice ou de l'administration. Le traité constitutionnel long de 480 pages a rebuté plus d'un à le lire. Le non majoritaire du traité, c'est aussi un refus de lecture d'un français technocratique. Les promeneurs parisiens reviennent sur ces faits d'actualité qui ont été marqués par l'emploi polémique de la langue française : karcher, racaille sont deux étincelles qui ont participé à l'embrasement des cités. Car le langage de ces territoires en marge est explosif, en perpétuelle transformation. Ne s'empare pas qui veut, et encore moins les personnes morales, des attributs du langage suburbain. La langue française bouge et son orthographe aussi, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les manuels scolaires. Il n'y a pas une mais des orthographes, clame le linguiste qui rassurera par la-même tous les supposés nuls en dictée. Ces conversations sur les accords et désaccords de notre langue, ses féminins autorisés ou ses accents tolérés, sur son aura dans le monde et les ombres qui la menacent sont truffés de milles exemples truculents qui nous rappellent que la langue est, d'après ce qu'en disent les dictionnaires et leurs défenseurs un inépuisable trésor. Un livre qui met les mots à la bouche...