Lille a rendez-vous. Vainqueurs des Reds la semaine dernière 1-0, les dogues n’ont jamais été aussi près de tenir un exploit européen. Liverpool est prenable mais reste une équipe majeure capable de mettre le feu à une défense nordiste encore tendre sur le continent.
Adil Rami n’avait pas joué au SDF contre l’Espagne. Il va croiser Nando Torres et comprendre pourquoi Domenech n’a pas fait un cadeau à Ciani pour une 1ère sélection. El Nino revient doucement en forme et va affoler une charnière Rami-Chedjou jamais soumise à telle épreuve.
La star espagnole c’est 20 appels à fond, dans l’axe et dans la profondeur, par mi-temps. C’est un pressing constant, une frappe lourde et un gros jeu de tête. Horrible à défendre.
Privé de Debuchy mais surtout de Gervinho, Rudi Garcia garde une équipe technique, conquérante et portée vers l’avant mais de là à imposer de longues séquences de passes sur le terrain de Liverpool, il ne faut pas rêver. Il faudrait plutôt compter sur les percussions d’un Hazard, qui peut ici montrer à l’Angleterre qu’il a déjà le niveau d’un Nasri, ou sur les coups de pied arrêtés d’Obraniak. Lille n’a pas besoin de marquer pour passer. Tant mieux.
Des chiens contre l’Armée rouge
Anfield, c’est génial pour les lillois mais c’est aussi effrayant. A 4 jours de jouer Manchester, Benitez ne peut pas se permettre de laisser filer ce match qui offrirait aux Reds l’espoir de sauver cette saison en gagnant la C3. Et Liverpool a tout intérêt à se qualifier. Gerrard et surtout Torres pourraient se servir de cette énième déception pour justifier des envies d’ailleurs.
Benitez avait accueilli l’élève Garcia à Valence pour observer ses méthodes de travail. Professeur Rafa peut être fier de ses leçons : Lille est une équipe appliquée, sérieuse, joueuse et agréable à regarder.
Reste à savoir si elle sera assez forte pour résister à l’armée rouge que compose Gerrard, Benayoun, Babel, Kuyt et Torres. Dit comme cela, ça paraît un peu compliqué. Les hommes du président Seydoux n’ont qu’une solution : se transformer en dogues et coller aux mollets les attaquants de la Mersey.
Martine Aubry