Pollution de l'air intérieur des chambres d'enfants : l'étude alarmante

Par Bioaddict @bioaddict


Formaldéhyde, composés organiques volatils (COV)... Ces substances altèrent la qualité de l'air intérieur et peuvent affecter la santé, surtout chez les enfants. Une étude menée dans quatre pays européens montre que 40 % des chambres de bébés testées révèlent des niveaux de COV au-dessus des valeurs guide internationales.

Lorsqu'un bébé arrive dans un foyer, sa chambre est généralement rénovée : nouveaux meubles, une couche de peinture par-ci, une autre de vernis par-là... Attention cependant car son lieu de vie peut regorger de produits nocifs, notamment de formaldéhyde, que l'on retouve notamment dans les colles, les meubles en bois aggloméré, les moquettes et les tapis. Ce composé très volatil figure sur la liste des polluants cancérigènes pour l'homme du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).

Une enquête européenne à l'intérieur des cocons des enfants

L'association WECF (Women in Europe for a Common Future) a mené une enquête européenne en partenariat avec l'INC/60 Millions de Consommateurs, réunissant pas moins de 70 familles volontaires recrutées en Grèce, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.

Ces participants, ayant récemment rénové ou meublé la chambre de leur enfant, ont testé les niveaux de formaldéhyde et de COV (composés organiques volatils tels que les terpènes, les hydrocarbures) en suspens dans l'air intérieur de la chambre. Pour cela ils ont installé deux cartouches absorbantes de prélèvement d'air dans la chambre de leur tout petit pendant sept jours. Les résultats ont été envoyés à un laboratoire certifié.

Le verdict est alarmant : 40 % des chambres testées ont des seuils repères de pollution pour le formaldéhyde et les autres composés organiques volatils au-dessus des valeurs guide internationales.

"Le résultat est inquiétant pour les nourrissons en particulier lorsque vous vous rendez compte que les jeunes enfants passent environ 90 % du temps à l'intérieur. Et les polluants commme le formaldéhyde et les COV sont souvent non reconnaissables. Les résultats montrent que de plus en plus de composés organiques volatils émis lors de la rénovation et de la décoration de la "nursery" sont responsables d'allergies et d'ezcema plus fréquents", souligne Sacha Gabizon, directrice du WEFC.

Mauvaise nouvelle pour les bébés français : la France est la championne des COV !

7 foyers sur 17, soit 41 % des foyers dans le pays, sont pollués aux composés organiques volatils (concentration supérieure à 200µg/m3) dans les chambres et 1 foyer français sur 17 présente un taux de pollution au formaldéhyde supérieur au seuil repère de 10µg par mètre cube.

Pour Elisabeth Ruffinengo, chargée de mission à WECF, " les résultats démontrent clairement que les enfants, qui passent plus de 80 % de leur temps à l'intérieur, et qui ont un système pulmonaire encore fragile, sont exposés à un cocktail de polluants. Mobilier, produits ménagers, peintures, colles, vernis... dégagent des substances allergènes, irritantes ou cancérigènes qu'ils inhalent au quotidien. Il est urgent de réduire leur exposition à ces substances nocives. "

Des solutions grâce au projet Nesting

Cette étude, publiée ce mois-ci par par 60 millions de consommateurs, a été réalisée dans le cadre du projet Nesting, porté par WECF, qui vise à aider les parents à créer un environnement intérieur sain pour leur enfant.

Nesting propose ainsi des solutions pour mieux connaître les polluants et les moyens de les éviter pour préserver la santé des enfants. Matériaux, mobiliers, vêtements, jouets... les parents trouveront des conseils pratiques et simples, des informations actualisées et validées par des experts indépendants qui s'adressent aussi à l'entourage du bébé et aux professionnels de la petite enfance et de la santé.

Emilie Villeneuve