Confortablement installé dans mon fauteuil, je termine la lecture de mon Lomme Actu. La dernière page est consacrée aux tribunes politiques : occasions pour certains, dans un français approximatif parfois, de faire de la réclame pour l'action de la municipalité, pour d'autres, d'écrire une violente diatribe contre la politique gouvernementale, pour les derniers enfin, de prendre sa défense ou d'exposer leurs pensées philosophiques.
C'est ainsi que dans ce dernier moment d'expression, j'y lis les propos suivants :
"Un Français d'origine guyannaise - Gaston Monnerville - a présidé pendant 20 ans le Sénat. Pourquoi alors ne pas tirer profit de cette richesse, de ce métissage culturel, social et régional que représente la diversité ? Mais voilà, la discrimination en France, sous toutes ses formes, est passée par là. Et on voit resurgir le bouclier de l'identité nationale, comme si la France était en guerre contre elle-même ou contre une partie d'elle-même. Selon la loi fondamentale française, les discriminations sous toutes leurs formes doivent être fermement combattues et réprimées... On peut être un Français "à part entière" ou un Français "entièrement à part" et se battre pour la même et unique République: la France. Jamais notre identité n'a résulté d'une géographie évidente. Et si cette identité a duré, je pense que c'est parce qu'à chaque époque, la France a su organiser cette pluralité en tirant profit de la valeur ajoutée de la diversité... Nous voulons rappeler aux Français que l'Histoire leur a constitué un formidable trésor de références, de pistes, de suggestions, de modèles, de symboles. C'est un trésor d'exemples lumineux, mais aussi de contre-exemples que nous devons regarder en face : les guerres de religion, l'esclavage, la collaboration."
On ne peut évidemment qu'applaudir devant de telles paroles qui illuminent notre coeur. On ne peut que saluer le gauchiste humaniste qui a osé les écrire. En plus, c'est agréable à lire.
Mais grande est ma surprise quand je vois que ce texte est signé par Camille Alapini, le nouveau leader de la droite Umpienne lommoise. Bien sûr il a des excuses à son enthousiasme : son histoire, même si elle s'écrit dans la nôtre, n'est pas tout à fait la nôtre. On ne lui en voudrait pas de voir les choses autrement.
Mais dans quel cloaque infâme ce doux humaniste est-il allé se fourrer ? Ne s'est-il pas rendu compte du côté racolage électoral de la manoeuvre, destiné à piétiner les plates-bandes du Front national.
On voit d'ailleurs bien, dans les conclusions qui en ont été tirées par le Premier ministre, que le gouvernement est incapable de formuler une définition au terme d'identité nationale. Peut-être même a-t-il peur de la vérité de monsieur Alapini.
Monsieur Alapini, qui, d'ailleurs, à la réflexion, a peut-être autant, ou aussi peu, sa place à l'UMP qu'Eric Besson ne l'avait au PS. L'avenir nous le dira.
Le plus important dans ce débat, c'est d'être en accord avec soi-même et l'âme en paix.
Monsieur Alapini, ne laissez pas monsieur Sarkozy penser à votre place. N'oubliez pas et faites vôtre cette phrase qu'aimait Nelson Mandela :
"Je suis le capitaine de mon âme,
Je suis le maître de mon destin".