Quelle surprise à la découverte de cette information publiée sur Wikisource, la base de données libre de textes et d’ouvrages ! Suite à une demande des éditions Gallimard, les titres de plusieurs auteurs (Éluard, Gide, Giono, Valéry, Apollinaire, Calloc’h, Desnos, Jacob, Péguy, Pergaud, Segalen, de La Ville de Mirmont) vont devoir disparaître du site de la Fondation Wikimedia, au motif suivant :
Le 15 février 2010, la Wikimedia Foundation a reçu une demande de Éditions Gallimard SA (une société française dont le siège est situé au 5 rue Sébastien Bottin — 75007 Paris) de retirer certaines pages du Wikisource en langue française, avec pour motif qu’elles sont en violation de copyright. La base de cette demande est le postulat par les Éditions Gallimard que les contenus en français sont destinés à un public français, et que ce de fait, la loi française et non la loi états-unienne doit lui être appliquée. (la mise d’une œuvre en domaine public prend plus d’années en France qu’aux USA).
Comme l’indique François Bon dans son billet (à lire absolument !), l’idéal d’une bibliothèque universelle est ébranlé : “les contenus en français sont destinés à un public français”. A méditer.
Pour suivre l’avancée des débats sur Wikisource, c’est par ici. A suivre de très près ce qui s’annonce déjà comme l’Affaire Gallimard.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 16 août à 10:03
13 aout 2010: Tous les textes retirés à la demande de Gallimard par l'hébergeur de Wikisource ont été rétablis (sauf Gide et quelques autres, qui ne sont dans le domaine public qu'au Canada). C'est la loi américaine qui a été appliquée: quelqu'un prétend être détenteur des droits et demande le retrait,; l'hébergeur s'exécute. Ensuite quelqu'un affirme qu'il a mis le contenu en ligne et qu'il en a le droit; l'hébergeur rétablit le contenu. La suite ne le concerne plus et se passe entre les deux personnes intéressées. Pour Wikisource, une personne résidant en Inde (domaine public 70 ans après la mort de l'auteur) a affirmé que les textes étaient dans le domaine public dans son pays, et l'hébergeur, la fondation Wikimedia, a rétabli les textes. Voir http://fr.wikisource.org/wiki/Wikisource:Scriptorium/Ao%C3%BBt2010#AffaireGallimard.2C_fin