Cette réunion est un condensé de beaucoup de choses qui me gonflent en milieu professionnel.
Le paraître, le vide de contenu, l'absence d'échanges, le dire plutôt que le parler, l'entendre plutôt que l'écoute, les complicités à deux ou trois, les yeux au ciel, les sourires en coin qui veulent en dire long et qui pensent court, les têtes basses, les bâillements, les toux, les mouchoirs, les qui n'ont à rien à dire et qui causent pendant des plombes, les qui auraient des choses à dire et qui se taisent. Signe des temps, s'ajoutent à ce trousseau les portables qui sonnent, les qui SMS, etc.
Je n'ai toujours aimé qu'une seule sorte de réunions : celles qui ont du sens, celles qui sont préparées, celles qui sont animées au sens prise en charge par un animateur, celles qui se terminent au bout de 90 minutes maxi et qui se traduisent par des décisions prises, ou des réflexions qui ont évolué.
Celles-ci sont rares, bien rares, et j'aimerais qu'un chercheur s'amuse à estimer les heures perdues dans ces réunions. Qui ne sont d'ailleurs pas le seul apanage des milieux professionnels. Côté bénévolat et associations, c'est pas mal non plus.
Une réunion, dixit le dico, c'est une action qui vise à mettre ensemble, côte à côte. C'est un ensemble de personnes réunies en un lieu déterminé, dans un but déterminé. On le voit : le but déterminé est déterminant.