Des livres sont venus me visiter. Je les ai tenus entre mes mains, mon regard s’est posé sur eux mais je les ai lâchement laissés tomber, parfois avec regret, le plus souvent sans scrupules ! La seule véritable raison, très prosaïque : ils n’ont pas su me divertir ! En les lisant, un pesant ennui s’est abattu sur moi et je ne fuis rien tant que l’ennui si ce n’est la maladie !
Mais comme j’ai tendance à oublier ces titres qui ont dû me séduire par leur couverture, leur titre ou le nom de leur auteur, je les cite ici, pour me souvenir de ne plus les reprendre, comme ça m’arrive quelquefois !
1)Les Brutes de Philippe Jaenada, dessins de Dupuy & Berberian (scali graphic, 2006, 97 p)
Ce petit livre graphique à couverture rouge et verte où un pauvre type ploie sous une charge qui l’écrase m’a attirée pour l’auteur que je veux lire depuis que j’ai lu tant de blogs qui louaient son humour. D’ailleurs j’ai son « Chameau sauvage », près de moi qui me plaira davantage j’espère ! Parce que celui-ci ne s’adressait manifestement pas à moi ! L’auteur y raconte ses trois jours dans une caserne à Blois, au temps joyeux d’un service militaire minimum où il doit affronter les fameuses brutes, lui, le doux rebelle ! Tout ça me semble bien démodé maintenant !
Je n’ai pas été très loin dans ma lecture tant toute cette histoire me semblait démodée : un groupe de jeunes filles très jeunes se forme autour d’une laverie pour économiser un peu en utilisant la même machine à laver. Elles sont toutes mineures avec un bébé non désiré ou enceintes et ont arrêté leurs études au collège pour cette raison ! Les pères sont absents la plupart du temps quand ce n’est pas en permanence et encore quand elles le connaissent !
« Elles ont seize, dix-huit ans. Elles ne connaissent de l’amour qu’une étreinte rapide sur une banquette de voiture ou, si elles sont mariées, comme Sandy, que les tentatives d’un mari maladroit de dix-neuf ans qui, déjà, rue dans les brancards. Elles n’ont pas d’autres modèles que la télé, le cinéma et les magazines féminins qui leur montrent la vie des vedettes. Leur seule réussite, leur badge de femme adulte, c’est leur bébé. Elles le gavent, le dorlotent, le déguisent, jouent avec comme à la poupée, le battent aussi quelquefois, quand il ne se conduit pas comme les petits anges des affiches publicitaires. Et il arrive qu’il en meure. »
Retour à la bibliothèque ! Choix non judicieux ! Mauvaise pioche ! Déception !
Comment faire pour toujours bien choisir et ne rapporter que de très bons livres ? Illusion naïve ! C’est impossible !
Pour me consoler de mes déboires du jour et de la nuit, après ces deux abandons de livres mal aimés, je m'offre cette merveille de la sonate n°31 op.110 de Beethoven par Glenn Gould,où les silences m'émeuvent tout particulièrement!