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Azouz Begag, mouton noir candidat contre les "deux boucs"

Publié le 21 novembre 2007 par Willy

Azouz Begag, mouton noir candidat contre les "deux boucs"
Par http://libelyon.blogs.liberation.fr/

 

Ça y est. Azouz Begag peut se présenter à l’investiture du MoDem à Lyon. Il a ses parrainages. Le parti de François Bayrou expérimente en terres lyonnnaises une procédure de désignation nécessitant le soutien préalable de 80 militants. Il ne manquait qu'une poignée de signatures à l’ancien ministre. Il les a récoltées hier, au terme d’une encontre avec des sympathisants du MoDem. Begag était en forme, plein de verve et de causticité…

A chaque intervention publique, qu’il parle de littérature ou de politique, Azouz Begag commence par rappeller ses origines. Comme s’il fallait toujours reposer les fondations. Les parents algériens, les grands-parents déportés en Nouvelle-Calédonie, le bidonville. «On est des fils de gueux, des fils de vilains, des fils de clandestins, dit-il. Mais on est des enfants de cette France de 1789.» Lui, est né voilà 50 ans, à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, «le jour de la mort d’Edouard Herriot», assure-t-il, pour ajouter, malicieux : «Il a de la passation de pouvoir, peut-être?» Le public applaudit. Bon, en réalité, l’ancien maire radical est mort plus d’un mois après l’éclosion d’Azouz Begag. Mais ne soyons pas mesquins, c’était sans doute le temps de passer la relève.

Dans la salle, environ 80 personnes, tous âges mêlés, et toutes origines politiques.  Quelques militants UDF de longue date, des socialistes, d’ancien RPR, des écologistes. Beaucoup sont venus savourer le candidat souvent truculent. Quelques-uns se faire une idée.

L’enjeu, pour Azouz Begag, est de convaincre que contrairement à ce qu’affirme ses adversaires, il n’a pas décidé d'avance d’une alliance de second tour avec Gérard Collomb. Il explique à quel point, depuis vingt ans, il tape sur le PS, et plus récemment sur Gérard Collomb. Il propose d'ailleurs à ce dernier d'abandonner un PS en ruine pour rejoindre le MoDem. Puis, d'une pirouette habile, balaie deux reproches qui lui sont faits. «Je suis un homme affreusement libre», dit-il dans une grimace. Puis après un silence pour souligner l’effet : «Pire que ça. Je suis un homme incontrôlable.»

Il accuse Michel Mercier, président de la fédération UDF, d'avoir fait, «allégeance au courant dominant pour devenir ministre en janvier». Lui, prétend tenir l'autonomie pour replacer le centre à 20%. «Pendant que les deux autres» (Dominique Perben et Gérard Collomb, NDLR) «veulent être face à face comme deux boucs».

Ses colistiers prennent leur tour de parole. Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon, propose de limiter la vitesse à 30 km/h dans toute la ville, sauf les grands axes comme les quais, Garibaldi et Lafayette. Eric Lafond, auteur d’une campagne citoyenne qui avait dépassé 5% en 2001 - et sans doute privé Michel Mercier de second tour, annonce qu’il y aura sur la liste des citoyens européens. «Des Anglais, des Italiens, des Tchèques, etc.»

Tous trois demandent l’invalidation de la candidature de Christophe Geourjon, proche de Michel Mercier et principal adversaire. Ce dernier ne s’est pas engagé dans sa profession de foi à se ranger derrière Begag en cas de victoire de ce dernier. C’était pourtant, soulignent-ils, une condition imposée par François Bayrou. Le trio menace de considérer la procédure invalide s'il était maintenu. Le MoDem se donne en spectacle procédural et Eric Lafond avoue que la période est «un peu difficile». Il parle du «difficile accouchement de la démocratie interne».

Puis la réunion s’achève. Azouz Begag dédicace quelques livres, tandis que des militants apportent leur signature à «l’atelier parrainage». La barre des 80 est rapidement dépassée. «Maintenant, s’enthousiasme un militant, il faut viser les 221.» Soit le nombre requis pour présenter des listes dans tous les arrondissements.

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