Porter son enfant, lui permet de participer activement au monde et stimule le développement moteur, cognitif et émotionnel.
Le portage doit répond avant tout «au besoin fondamental de l'enfant de se sentir soutenu et enveloppé, en sécurité émotionnelle » Le portage peut commencer le jour de la naissance, cela soulage le traumatisme du passage de l'utérus au monde extérieur et prolonge le sentiment de sécurité fourni par le ventre maternel.
Les observations ont démontré que les bébés portés manifestaient moins d'anxiété face à la séparation, pleuraient moins, et développaient leur indépendance plus rapidement à long terme.
De plus lorsqu'il est porté, les muscles de l'enfant sont relâchés, la respiration est facilitée, et la digestion est plus efficace, diminuant reflux et coliques.
L'enfant participe aux différentes émotions et rythmes de la journée et participe activement au monde à la hauteur des yeux des adultes.
Dans l'écharpe, position optimale des hanches et du bassin, le bébé est assis. Ecartées et ouvertes, les jambes ne pendent pas dans le vide. Aucun risque pour les hanches ni le dos. Durant les premières semaines ou le nourrisson n'ouvre pas le bassin, il
Le portage physique:
Deux aspects s'imposent : le mouvement d'enroulement et la notion de sécurité de base.
La sécurité de base est liée au maintien que propose l'adulte. L'enfant doit être tenu sous sa base (fesses et cuisses) et la nuque : La colonne vertébrale ainsi soutenue amène la perception de l'axe corporel. Libéré de sa motricité réflexe, la détente neuromusculaire est favorisée, l'état de vigilance de l'enfant est adapté à la relation.
Le mouvement d'enroulement est nécessaire à l'enfant pour se sentir en sécurité, lui donnant une sensation de globalité et d'unité corporelle.
Ainsi différents modes de portages peuvent être proposés aux parents: la position du bouddha décrite par le Dr Grenier, la position de la balancelle et le portage en position érigée.
Le portage psychique:
C'est la manière dont la mère (ou le père) vit et porte psychiquement son enfant dans son imaginaire, dans sa "capacité de rêverie".
Intérêts et apports du portage
Un portage adéquat favorise la construction du schéma corporel du tout-petit en lui permettant d'intégrer des schèmes moteurs adaptés. De plus, celui-ci contribue à minimiser les états d'excitation, à étayer le sentiment de sécurité et de bien-être. L'enfant se sent porté, soutenu, contenu par un environnement sécurisant. Il découvre un plaisir à bouger, à ressentir et à s'exprimer avec son corps, à entrer en relation.
Par le portage, la mère propose des stimulations tonico-motrices à son enfant, favorisant ainsi son développement psychomoteur, mais aussi permet son éveil à la vie relationnelle et émotionnelle.
Enfin, le portage de l'enfant (le holding, Winnicott) et la continuité des soins maternels (le handling) dont il bénéficie sont à la base de l'intégration du Moi en un tout unifié, et de l'intériorisation des limites corporelles.
Le rôle du psychomotricien auprès des parents
Le portage est rarement possible pour les parents en début d'hospitalisation, limité par les contraintes liées à la prise en charge médicale du bébé et à leur appréhension. Les différentes prothèses rendent difficiles la mise aux bras. Ce sont pourtant des moments privilégiés d'interaction, où les liens affectifs et relationnels, d'attachement, se construisent.
Le psychomotricien a donc pour rôle de rendre possible le portage dès que les conditions médicales le permettent, d'accompagner et de sécuriser le parent, le valoriser dans ses compétences, le guider si besoin pour entrer en relation avec son bébé à travers le dialogue tonique.
Le portage, un moyen de locomotion
Inspiré des méthodes traditionnelles de portage africain ou sud-américaine, le portage comme moyen de locomotion, avec pagnes, tissus, écharpes... fait petit à petit son apparition dans nos sociétés modernes.
En écharpe, le bébé est lové contre sa mère (ou son père), il retrouve la chaleur, l'odeur, la voix de sa mère, il retrouve le plaisir du peau à peau comme la mère retrouve le plaisir de sentir son tout-petit contre soi, le plaisir de bouger ensemble.