Tabou pourrait se résumer en un mot : le désir. Le désir de la chair. Ici, « l’objet » de toute les convoitises s’avèrent être un éphèbe androgyne qui évolue dans un univers exclusivement masculin. Un agent à la fois passif et actif qui contamine son entourage par sa seule présence. Nagisa Oshima adopte un rythme posé pour faire évoluer ses personnages dans les méandres du désir où baignent tout les excès. Surtout, il se distingue par une réalisation remarquable où le cadre, la photographie mais aussi le jeu des acteurs sont tout bonnement splendides et d’une force peu commune. Il s’en dégage une sérénité et une passion qui parvient à faire communier les spectateurs dans une émotion certaine. Il livre dès lors un cinéma retrouvé de qualité.
Tabou est la patte d’un cinéaste qui n’a rien perdu de sa superbe réalisation même avec les années écoulées. On y dénote une œuvre belle et maîtrisée de bout en bout avec l’audace de développer un propos de manière explicite, celui de l’homosexualité chez les samouraïs. Nagisa Oshima nous narre une œuvre cinématographique comme s’il nous contait un conte. Cette histoire s’en retrouve des plus captivante qui soit.
Diffusion sur Arte :
Jeudi, 18 mars 2010 à 20:35
(puis rediffusion jeudi 25 mars à 01H05 et dimanche 28 mars à 03H00)
Rediffusions au centre Pompidou :
Samedi 24 avril, 20h30, cinéma 1
Vendredi 11 juin, 20h30, cinéma 1
I.D.