Le bilan final des élections se fera dimanche soir après le deuxième tour, pas avant. Pour autant, deux formations politiques sortiront très affaiblies de ce scrutin : le NPA et le MoDem.
Je passe assez vite sur le NPA qui, depuis la disparition de la LCR, n'arrive pas à créer une véritable dynamique ce qui était pourtant l'objectif avec la création du NPA.
Je préfère centrer mon propos sur le MoDem. Il faut rappeler d'abord que le MoDem fut créé en mai 2007 à la suite deuxième tour de l'élection présidentielle. François Bayrou a organisé et voulu ce parti afin de préparer l'élection de 2012. Toujours en vue de cette élection il a adopté une stratégie qui conduit cette formation politique dans une impasse. Ni droite, ni gauche, tel fut le positionnement de François Bayrou pour l'élection de 2007. Grand succès : 18,57% des voix ! A partir de là il décide de rester figé sur cette position qui s'avère perdante aujourd'hui. François Bayrou a même décidé de basculer à gauche en ciblant ses attaques sur le président de la République. Il a parié sur l'explosion du PS, il pensait pouvoir récupérer tout le centre gauche. Fatale erreur. Conséquence, il s'est coupé des racines de l'UDF : le centre droit.
Autre problème : le positionnement du MoDem est illisible. Un coup il s'allie avec l'UMP (dans certaines villes, certaines régions), un coup il s'allie avec le PS. C'est incompréhensible et ce qui est incompréhensible n'est pas durable.
Alors le MoDem est lessivé, il ne peut se maintenir que dans une région (l'Aquitaine) et la question qui se pose à 4 jours du deuxième tour c'est de savoir pour qui vont voter ses électeurs qui se retrouvent sans candidat. Alors juste une remarque à l'attention de ces personnes : la gauche n'a pas cessé de répéter au soir du premier tour que la quasi disparation du MoDem était "une formidable nouvelle" et que le PS avait eu raison de ne pas s'allier avec lui. Mélenchon n'a pas mâché ses mots à l'encontre du parti de François Bayrou. A droite, en dépit des attaques assez violentes de François Bayrou à l'encontre de Nicolas Sarkozy, personne n'a jamais dénigré les électeurs du MoDem. Les électeurs du MoDem doivent en tirer toutes les conséquences. Il me semble difficile de voter pour des candidats qui vous méprisent.