La démission de Corinne Lepage du MoDem ou enfin de la cohérence en politique

La nouvelle est tombée ce jour : Corinne Lepage, Vice-Présidente et députée européenne du Mouvement Démocrate a donné sa démission au parti centriste. Je salue son acte qui correspond enfin aux propos qu’elle tient depuis des mois à l’encontre du MoDem. Elle est à présent en cohérence avec ce qu’elle dit depuis un certain temps. Déjà le soir du premier tour des élections européennes de juin 2009, elle taclait allègrement le fonctionnement interne du parti et le positionnement de François Bayrou. Certaines de ses remarques, je le reconnais volontiers, étaient justifiées et intéressantes mais pourquoi le faire devant des journalistes ? Je regrettais déjà la méthode… Attendre la soirée électorale pour profiter de la présence médiatique et étaler son désarroi (ou désamour ?) face aux caméras était quelque peu déplacé alors qu’elle venait tout juste d’être élue par ce parti qu’elle critiquait en direct! On le sait parler sous le coup de l’émotion n’est pas toujours intelligent. Ses supporters diront que s’était le seul moyen dont elle disposait pour faire entendre sa voix. Durant ces derniers mois, elle a brillé par son absence : un passage d’à peine 1h00 au Congrès d’Arras en décembre, ses absence aux réunions du Comité exécutif où les responsables du parti décident des stratégies du parti, du Conseil national etc… Il a eu les nombreuses, trop nombreuses, réflexions assassines et permanentes -toujours dans la presse- à l’encontre de son propre parti alors que nous sommes en pleine campagne des élections régionales. Ce n’est pas très sympathique. Et puis, il y a eu ses soutiens officiels, ses déplacements, ses encouragements dans la presse à des listes d’un parti « vert » face aux listes du mouvement dont elle était toujours vice-présidente ! Ce n’est pas très correct, on peut le dire c’est même déloyal. Lorsqu’on est mécontent on s’en va dignement. On n’agit pas ainsi, c’est moche et dégrade encore plus l’image de la politique. Aujourd’hui, quelques responsables du parti et de nombreux militants se sont révoltés sur la Toile et ont demandé qu’elle démissionne également de son mandat de députée européenne. Difficile à réaliser : les mandats sont accordés par les voix des citoyens. Et puis, pourquoi lâcherait-elle son mandat au bénéfice de son n°2, Olivier Henno, élu local qui effectue un travail de terrain incroyable depuis de nombreuses années ?

A titre personnel, je ne regrette pas sa démission, je regrette la façon dont elle l’a fait : entre les deux tours d’une élection dont les scores ont été mauvais pour cette famille politique et qui surtout a encore un candidat en campagne : Jean Lassalle en Aquitaine qui lui sait ce que signifie se battre pour ses idées et ses valeurs. Quel manque d’élégance…