Il est toujours agréable de pouvoir dormir au chaud collé contre quelqu’un. Ce l’est d’autant plus lorsque cela fait des mois qu’on n’a pas eu droit à ce petit bonheur. Cependant, le célibataire qui vit en moi avait perdu également l’habitude de partager espace dans le lit, oreiller et couvertures. J’ai chaud, elle a froid, on se colle jusqu’à temps d’avoir la peau moite, et finalement, même si on aimerait ça, on se délaisse, je bouge dans le lit jusqu’à temps de trouver une position pour mieux dormir. Je dois m’habituer à cet espace plus restreint dans le lit et au fait de dormir qu’avec un seul oreiller.
La première fois que je vais dormir chez elle, c’est comme dormir chez des invités. Je ne connais pas la place, et je m’endors un peu plus difficilement. Ce n’est pas le même matelas, pas le même oreiller. Ce n’est pas le même environnement non plus. On s’est caressés, on a fait l’amour, il arrive déjà une heure du matin, il faut dormir…
Je réussis, un peu, ou bien aie-je seulement somnolé. L’heure du pipi arrive, j’essaie donc de me lever en sourdine, j’ai peur de me cogner les orteils contre mes pantalons (ou les siens) laissés sauvagement par terre lors d’ébats amoureux, j’évite de réveiller le chat, merde le plancher crac… et hop! je fais mon petit pipi. Je flushe ou pas la toilette ? Mmm… Ah merde, je n’aurais peut-être pas dû.
Je reviens dans le lit, je pourrais décider de retomber facilement dans les bras de Morphée, mais j’ai une de ces poussés de libido et malgré la fatigue, malgré le fait que je sais que je ne resterai pas collé contre elle super longtemps parce que je ne serai pas capable de m’endormir ainsi, j’essaie cette position. Mauvaise idée, j’ai tout perdu de ma chaleur corporelle, la fille a froid. Finalement, tel un rayon de soleil chaud à l’aube, l’entrejambe gonflé semble réchauffer nos cuisses et puis tout le corps. Il fait chaud, en cuiller c’est bon. Et finalement… il fait peut-être trop chaud. Option 1, faire l’amour, option 2, se retourner pour dormir.
Je suis fatigué, je sais que j’ai peu dormi, que j’ai du boulot demain, mais à quoi bon s’en faire ? J’ai envie de faire l’amour, demain est un autre jour… peut-être pas finalement.
Le matin arrive, je déjeune, je ne suis pas trop en forme et je fonctionne sur la batterie de recharge. Je n’ai pas trop d’énergie physiquement, mais à l’intérieur de moi ça bouille, je me sens bien. La journée risque d’être longue, mais je réussirai à passer au travers.
Vient donc la conclusion et la morale de cette histoire. Elle va à la grand-mère d’un collègue de travail qui me trouvait fatigué. Gros contraste n’est-ce pas ? Mais vous allez voir, ce n’est pas si fou que ça. Je lui ai expliqué le pourquoi de ma fatigue, du moins en partie. En fait.. le nécessaire. Le reste n’est pas difficile à déduire et il laissera libre cours à son imagination. La conclusion va donc ainsi : Dans la vie, il y a de la bonne fatigue. Tu n’as jamais eu aussi raison grand-mère !