Marc Zuckenberg est-il sur le point d’entrer dans l’histoire comme ses mentors Larry Page et Sergey Brin, les fondateurs de Google ? s’interroge le site d’information financière Wansquare. Seul l’avenir dira si le jeune prodige a eu la bonne vision et surtout le bon développement économique pour Facebook.
Pour le moment, une donnée vient en tout cas de remettre la fièvre chez les investisseurs. Selon l’institut spécialisé dans le trafic Internet Experian Hitwise, Facebook a pour la première fois dépassé Google en audience hebdomadaire. Le site communautaire représente 7,07 % du trafic mondial, contre à peine 2 % l’an dernier, tandis que la part de Google n’a augmenté que de 9 %!
Loin de s’essoufler, le phénomène Facebook est donc encore en pleine ascension. Mais pour combien de temps encore ? Le site a franchi la barre des 400 millions d’utilisateurs en février, et généré entre 600 et 700 millions de dollars l’an dernier. Grâce à ce succès d’audimat, le groupe a déjà été valorisé sur des bases irrationnelles: 15 milliards de dollars lors de l’entrée au capital de Microsoft, en 2007.
A partir de là, toutes les schémas délirants d’IPO sont imaginables. Sharespost, une salle de marchés pour les transactions sur les sociétés privées, estime aujourd’hui le groupe à 11,5 milliards de dollars. Certains échanges le valorisent 35 à 40 milliards de dollars, et un analyste «bullish» entrevoit même une possible valorisation de 59 milliards de dollars en 2011, voire de 100 milliards en 2015. Google lui-même valait 27 milliards de dollars lors de sa cotation en 2004, et en vaut 181 millliards aujourd’hui !
La seule question qui revient à se poser est celle du business model de Facebook, et donc de la monétisation de son audience. Comme Google, les possibilités offertes par la publicité sont immenses. Mais les les deux groupes opèrent différemment: Google s’appuie sur les mots-clé et le contenu, tandis que Facebook ciblerait l’utilisateur. Or, la frontière est ténue avec l’infraction d’atteinte à la vie privée, des récriminations auxquelles le groupe a déjà dû faire face par le passé.
En définitive, tout dépend de l’état d’esprit de Marc Zuckenberg. Si le petit génie de 25 ans se transforme en magnat des affaires, il optera pour une IPO bientôt, peut être même cette année, et deviendra multimilliardaire, tout en permettant la sortie à ses VCs actionnaires. Il lui faudra battre le fer tant qu’il est chaud, d’autant que d’autres pépites, comme MySpace – revendu à prix d’or à NewsCorp en 2005 – ont pâti des desideratas de la mode.
Ou alors il se comportera jusqu’au bout en entrepreneur passionné, gardant son entreprise privée pour préserver l’innovation, au détriment certes de la rentabilité. Bienheureux celui qui sait ce qu’il y a au fond de la tête du fondateur de Facebook.