Tout est de la faute au temps qui court... Pouceeeeee !
Je VEUX être journaliste ! mais ça ne suffit pas. Depuis presque cinq ans, je construis mon parcours dans le but de devenir journaliste. J'ai fait des erreurs de parcours (voir une orientation de premiere importance) mais dans l'ensemble ce dernier (voir CV) m'a apporté une quantité de connaissances et d'expériences qui me permettent aujourd'hui de me sentir prête à travailler. Vous savez cette action par laquelle à la fin du mois vous recevez un salaire. Attention pas une compensation ou moins que le smic, non un vrai salaire. Que ce soit des piges payées au tarif conseillé par les syndicats ? ou un Contrat à Temps Indeterminé comme rédactrice, même un CDD me comblerait ! Je ne dis pas non aux stages, au contraire, j'ai encore tant de choses à apprendre. Je faisais simplement part du fait que je me sens prête à travailler. Donnez-moi un stage et je sourirais de toutes mes dents (Donnez m'en dix à la suite et je commencerais à faire un peu la gueule...) :-) Mais ça ne suffit pas de se sentir prête et personne ne me donnera jamais un stage.
Pour devenir journaliste, il faut chercher: chercher un emploi, démarcher les rédactions pour un stage, écrire des lettres et des lettres (et des mails) de motivations, chercher des sujets de piges, les proposer aux parutions et le cas échéant les réaliser, réviser et passer les concours des écoles de journalisme... Un travail à plein-temps ;-) Malgré mes motivations les plus profondes pour ce métier, je n'ai actuellement pas le TEMPS de travailler à plein-temps, ni à mi-temps d'ailleurs sur ma carrière de journaliste. Mes ambitions sont engluées dans la peur d'une vie précaire et la peur de l'échec.
Il y a une dizaine d'années j'étais rédactrice en chef et journaliste unique du journal "L'Aurora". Les articles étaient datés de 2564 AP DT (après la destruction de la Terre), les protagonistes étaient le monstre du Loch Ness emmené dans une valise sur Vénus, des patrons inter-galactiques véreux, des victimes de virus extraterrestre... Je m'amusais et ne savais pas encore qu'un jour je voudrais être journaliste. Et puis le temps est passé, il a piqué un sprint comme le dit la chanson... A 18 ans je voulais être indépendante ! Je ne parle pas de l'envi d'avoir des parents qui me foutent la paix mais celle être indépendante financièrement, de pouvoir vivre par moi-même. Aux dernières nouvelles, ce n'est toujours pas le cas. Je voulais donc être indépendante et journaliste, c'est autrement plus compliqué comme objectif que de griffonner trois phrases sur Nessy.
L'argent c'est du temps
L'argent a toute sa place à jouer dans le temps que l'on peut consacrer à devenir journaliste. Si vous avez assez d'argent, vous pouvez ne pas travailler l'année scolaire et réviser les concours des grandes écoles ; si vous avez assez d'argent vous pouvez même prendre une année dédiée uniquement aux révisions des concours et à la recherche de stages ; si vous avez assez d''argent vous pouvez vous lancez dans le métier sans craindre de devoir retourner vivre chez vos parents...
Si vous n'avez pas assez d'argent, vous pouvez aussi consacrer tout votre temps à devenir journaliste mais dans des conditions de vie difficiles. De plus, vous saurez que si vous échouez, la perte sera lourde, les maigres économies envolées et il faudra faire face au futur sans un rond... (comment on vit sans un rond , ah oui, c'est vrai, on ne vit plus, on survit...)
Il y a aussi ceux qui y arrivent sans privilège pécuniaire et en bossant, en étudiant et en révisant les concours, faisant des stages ou en écrivant des piges. CE N'EST PAS LA MAJORITE. Ceux là bossent dix fois plus que les catégories précédentes, et je n'ai qu'une chose à dire: chapeaux ! et, j'attends vos témoignages ! (sérieusement).
La peur du risque
Je fais à moitié partie de la 3e catégorie: j'ai étudié, bossé et révisé les concours tout en même temps sauf que je n'ai pas atteint mon objectif. les portes des écoles sont restées fermées.
Le plan B, c'est d'avancer en préparant un autre diplôme professionelle (master pro) tout en continuant à développer mes capacités journalistiques et saisir les opportunités. Je n'ai pas retenté une deuxième années les concours pour deux raisons: je voulais prendre un bol d'air hors de la France (actuellement en erasmus en Italie) et j'avais peur de ne pas réussir non plus à la deuxième tentative. Vu que le prix des différents concours plus les déplacements voire nuits d'hôtels équivaut à une petite fortune et que souvent le candidat n'a que deux tentatives pour être accepté au sein de l'école, j'ai préféré attendre d'être plus sûre de moi, plus expérimentée.
Je n'ai pas tout planté pour devenir journaliste correspondant-pigiste-autoentrepreneur par peur de me retrouver dans une situation ingérable financièrement. Le bon deal m'a donc semblé de partir en Italie, d'apprendre l'italien, suivre des cours de communication et de journalisme, et aussi un peu de renforcement en anglais. Mais aussi de rédiger mon mémoire de master1 sur un thème en lien avec le master2 pro que je vise pour mon retour en France. Stratégiquement, étant en sociologie, pour être accepté en master2, , "conception et direction de projets culturels" à la Sorbonne, il vaut mieux être blindé niveau dossier.
Le résultat est que je bosse mes cours (la quantité de travail demandé est colossal pour un universitaire français, rien à voir avec l'hexagone !) , je bosse le mémoire, je dois avoir 14 de moyenne minimum pour entrer dans ce master et en attendant j'ai écrit UNE pige en octobre, le lendemain de mon arrivée à Rome. Depuis pas eu le temps, parce que si je veux écrire des piges, il faut que j'en cherche, que j'en propose et que je les écrive et que deviendra alors mon mémoire et cette moyenne qui doivent m'assurer un avenir plus sûr ? Au cas où le journalisme serait trop casse-gueule. Le plan B est devenu prioritaire, la peur de l"échec et du risque ont pris le dessus.Ceci dit, il y a ce blog qui me permet de m'accrocher à ma passion :-)
Je voudrais des journées de 48h, moitié plan A, moitié plan B, avec des années scolaires doublées, histoire d'avoir le temps d'atteindre tous mes objectifs tranquillement. Pour ceux qui connaissent Harry Potter, Hermione avait un gadget dans un des tomes qui lui permettait de retourner dans le passé pour suivre plusieurs cours qui avaient lieu à la même heure le même jour. Si jamais vous savez où je peux en trouver un, comme ça une fois mes piges écrites, un petit coup d'aiguille en arrière et je pourrais finir d'écrire l'intro de mon mémoire avant que la journée ne s'achève...
Quelques solutions
Il y a des solutions. OUI, vous ne pensiez quand même pas que j'allais en rester là, à me lamenter sur mon sort :-)
1/ Les classes prépas proposées aux boursiers qui en principes règlent aussi les frais de participation aux concours
2/ L'apprentissage en alternance, on est payé et on apprend en même temps. L'accès semble plus ouverts que pour les filiéres générales Il y a néammoins des concours et entretiens à passer.
3/ Travailler grâce à mon master de conception de projet culturel puis toucher les assedics et en profiter pour écrire des piges :-)
Bon ces trois possibilités ne règlent pas tous les problèmes d'accès et de temps pour accéder au métier de journalisme. Ils sont néanmoins une piste. Selon moi, le plus important reste la motivation. Si vous l'avez, alors vous persévérerez, comme moi :-)
Voilà j'ai écrits 7881 signes soit 5,254 feuillets allez disons 5 soit environ 400 euros au tarif de 80€ le feuillet. Tarifs généralement réclamé par les syndicats du journalisme (SNJ). Bon, on est d'accord ce n'est pas un article de presse mais c'est juste pour vous donner une idée :-)